L’espace francophone est un lieu d’échanges économiques, culturels, ou encore scientifiques, mais dans certains pays, il séduit de moins en moins, à l’image même de la perte grandissante du prestige de la France en Afrique.
La Francophonie se définit aussi comme une communauté porteuse de valeurs, de principes et d’exigences universels comme les droits de l’homme et des libertés fondamentales.
La date de la Journée internationale de la Francophonie fait référence à la création, le 20 mars 1970, à Niamey au Niger, de l’Agence de coopération culturelle et technique, qui allait ensuite devenir l’Organisation internationale de la Francophonie, l’OIF.
Celle-ci regroupe 88 États et gouvernements et est devenue un instrument diplomatique puissant. Mais elle éprouve aussi des difficultés.
Avec 321 millions de francophones, le français est la cinquième langue parlée au monde, et ce n’est pas tout. Actuellement, au moins 144 millions de personnes apprennent le français ou suivent des cours en français.
Plus de francophones en Afrique
À l’origine, l’Organisation internationale de la francophonie a pour mission de promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique, de promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’homme, d’appuyer l’éducation et la recherche et de développer la coopération.
Pour l’analyste togolais Anani Sossou, il est temps que la Francophonie devienne un véritable instrument de développement. « Qu’à partir de ce 55ème anniversaire, on réfléchisse mieux sur les objectifs à assigner à la francophonie. Sur ce qu’est la Francophonie dans le monde et surtout en Afrique, où on a beaucoup plus de francophones », propose-t-il.
Selon les chiffres du dernier rapport 2022, le monde francophone a connu une augmentation de 7% par rapport à 2018. Une hausse qui est surtout due à la démographie sur le continent.
L’OIF compte 54 pays membres, sept membres associés et 27 observateurs. Selon le dernier rapport 2022, 321 millions de personnes dans le monde sont francophones, en augmentation de 7% par rapport à 2018.
Cette année, la journée est placée sous le thème du prochain sommet de la francophonie de Villers-Cotterêts, en France, qui sera : « Créer, innover, entreprendre en français ».
Le plus grand pays francophone, la RDC, évoque l’idée de son retrait
« L’option de quitter la Francophonie pour beaucoup de congolais n’est pas à exclure », a déclaré le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya.
La République démocratique du Congo est le pays qui compte le plus de francophones au monde après la France, avec 37 millions de personnes selon le dernier rapport de l’Observatoire international de la Francophonie du 19 juin 2023, alors que l’Hexagone et ses 67 millions d’habitants est le premier pays francophone au monde. Mais la RDC reste le plus grand pays francophone en termes de population, avec plus de 100 millions d’habitants.
La République démocratique du Congo pourrait donc quitter l’Organisation Internationale de la Francophonie. Lors d’un briefing de presse tenu le 19 mars à Kinshasa, le porte-parole du gouvernement congolais a souligné que cette éventualité n’est plus à exclure.
« Nous avons constaté que la Francophonie ne nous soutient pas dans le conflit de l’Est de la République démocratique du Congo. Elle ne se prononce pas clairement sur les tueries. Nous sommes touchés par les crimes de l’Est. Nous allons évaluer notre appartenance à la Francophonie, et à l’issue de cette évaluation, des décisions seront prises.
L’option de quitter la Francophonie pour beaucoup de Congolais n’est pas à exclure », a-t-il soutenu.
À travers une communication écrite le 18 mars, le délégué général à la Francophonie au niveau du Congo a fait part de la décision de la RDC de renoncer à la célébration de la Journée internationale de la Francophonie, prévue le 20 mars.
La célébration de cette journée internationale intervient au moment où la RDC subit les assauts des terroristes du M23 soutenus par le Rwanda et son armée.
Le plus grand pays francophone du monde, qui se retirerait d’une Francophonie bêtement dirigée par un pays anglophone, en plus un pays voyou qui se range derrière un mouvement terroriste responsable d’exactions de tous genres, largement documentées par des experts des Nations Unies, quoi de plus normal !
