La République démocratique du Congo et l’Afrique se positionnent déjà, à la fin de ce mois de novembre, en pole position mondiale pour gagner le pari de la transition écologique.
En effet, les 24 et 25 novembre se tient à Kinshasa le Business Forum. Un rencontre de grande importance consacrée au développement d’une chaîne de valeur et d’un marché dynamique pour les batteries et les véhicules électriques ainsi que les énergies renouvelables en Afrique.
Le secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), Antonio Pedro, est arrivé début novembre à Kinshasa, où il a rencontré le Premier ministre congolais Jean-Michel Sama Lukonde, avec lequel il a débattu de l’organisation de ce forum qui, a-t-il expliqué à l’issue de l’audience, est considéré comme un événement majeur pour la RDC et l’Afrique.
Le secrétaire exécutif adjoint de la CEA a fait savoir que la RDC est capable de produire des batteries trois fois meilleur marché qu’aux États-Unis et en Chine et deux fois moins qu’en Pologne.
La RDC possède tous les atouts pour se positionner comme Pays précurseur dans la production des batteries électriques sur le continent africain. « C’était une occasion pour faire le briefing au chef du gouvernement congolais concernant la préparation du forum », a précisé M. Pedro.
La rencontre a permis aux deux personnalités de partager les indicateurs très importants qui confirment la position de la RDC comme précurseur en ce qui concerne la production des batteries électriques et pour débattre des stratégies à mettre en place en vue de la concrétisation de cette ambition. Des stratégies qui devront débuter par des efforts supplémentaires notamment en ce qui concerne le climat des affaires.
« Nous avons aussi parlé des efforts que Kinshasa devra poursuivre pour améliorer le climat d’investissement afin que ces opportunités dont nous allons parler puissent devenir une réalité », selon le secrétaire exécutif adjoint qui ajoute:
« Il y a toute une structure pour accompagner cet effort initial que nous avons eu avec l’Exécutif congolais pour l’organisation du forum ». En effet, explique-t-il, la mise en œuvre est plus importante que l’organisation du forum, et « après ça, il faut passer à la mise en œuvre ».
À ce sujet, le Premier ministre Sama Lukonde a donné l’assurance sur l’implication de son gouvernement dans le processus de transformation. Aussi, le thème retenu pour le forum des 24 et 25 novembre est « Développer une chaîne de valeur régionale autour de l’industrie des batteries électriques, du marché des véhicules électriques et des énergies propres ».
Ce forum constitue également l’occasion pour la mise en oeuvre de la Zone de libre-échange continentale (ZLECAF), parce qu’à travers la production des batteries en Afrique, et en RDC en particulier, les échanges commerciaux pourront s’intensifier sur le continent.
Organisé en collaboration avec la CEA, Business Forum connaîtra la participation de differents acteurs, aussi bien des investisseurs institutionnels, des négociants, des industriels que des experts.
Le Premier ministre congolais a saisi l’opportunité pour lancer un appel aux investisseurs de tous les horizons en vue d’amorcer ensemble le développement de l’Afrique, en s’appuyant sur les études qui démontrent qu’investir en RDC offre de deux à trois fois de plus-value qu’ailleurs.
Avec les minerais stratégiques que possède la RDC, tels que le cobalt, le lithium et le nickel, indispensables pour la transition écologique dans l’industrie automobile, Kinshasa détient une belle carte à jouer. Mais il ne suffit pas seulement d’avoir ces ressources, encore faut-il mettre en place, en toute transparence, un cadre normatif et un plan de développement incluant l’extraction des ces minerais, leur transformation mais aussi le passage au stade de la production des batteries et des voitures électroniques.
Au cas contraire, l’Afrique passera une nouvelle fois à côté de l’Histoire. Aussi, s’achemine-t-on vers la fabrication ou, du moins, vers le montage des voitures électriques à Kinshasa ? En tout cas, pensons-nous, c’est là l’ambition que la RDC doit clairement afficher pour ne pas rater le coche une fois de plus.