Accueil Actualité TOGO : Forum Paix et Sécurité 2023 «Comment gérer les transitions politiques» en Afrique

TOGO : Forum Paix et Sécurité 2023 «Comment gérer les transitions politiques» en Afrique

Le président togolais Faure Gnassingbé

Le vendredi 20 octobre s’est ouvert à Lomé le Forum Paix et Sécurité 2023 sur le thème « Comment gérer les transitions politiques » en Afrique, réunissant une dizaine de pays du continent ainsi que des diplomates onusiens.

Des ministres des Affaires étrangères des pays africains, parmi ceux qui connaissent des transitions politiques, ont donné le top de départ de la rencontre qui devait s’achever dimanche.

Rupture de l’ordre constitutionnel au Mali, au Burkina Faso, au Niger et dans d’autres pays : le sujet a été sur la table durant ces 72 heures au Forum « Paix et Sécurité ». Une réunion des ministres des Affaires étrangères était organisée pour l’ouverture du forum, en fin d’après-midi.

Dans les Constitutions nationales, le coup d’État est considéré comme un crime imprescriptible. Mais pourquoi des militaires prennent le pouvoir ? Il faut, au-delà des condamnations, poser un diagnostic clair et net, suggèrent les experts.

Les sanctions contre les putschistes sont-elles efficaces ?

Après les coups d’États vient le temps des transitions politiques. Les putschistes subissent les sanctions drastiques sur la base parfois de textes que leurs pays ont votés au sein d’organisations sous-régionales. Ces sanctions sont-elles efficaces ? Le bâton et/ou la carotte contre les putschistes a constitué l’objet d’un des panels après la réunion ministérielle d’ouverture.

Au total six panels étaient au programme, parmi lesquels « Solutions africaines aux crises politiques », un sujet sur lequel, aux côtés de la ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, l’économiste togolais de renom Kako Nubupko, était appelé à prendre la parole

La solution aux crises politiques doit être «endogène»

Mme Victoire Tomégah-Dogbé la Première ministre du Togo (Image d’archive : manationtogo.com)

La Première ministre du Togo, Victoire Tomegah-Dogbé, a présidé à la cérémonie d’ouverture de la première édition du forum, alors que le président togolais Faure Gnassingbé était attendu ensuite.

Les ministres des pays conviés se sont exprimés plutôt librement sur les transitions politiques qui rythment la vie de plusieurs pays de la sous-région.

Participant, ici, à la rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays invités au Forum, Adeoye Bankole, commissaire de l’Union africaine pour la Paix et la Sécurité a martelé : « La rencontre de Lomé sur les transitions politiques doit être une rencontre de solution ». Certains intervenants ont saisi l’occasion pour mettre les pieds dans le plat. Ainsi, abandonner un partenaire pour un autre n’est pas la solution. En clair, tourner par exemple le dos à la France pour se jeter dans les bras de la Russie ne règle pas les problèmes mais les déplace.

« La solution aux crises politiques doit être endogène », ont déclaré plusieurs autres responsables de pays dirigés par des auteurs de coups d’État, qui ont pointé la mauvaise gouvernance comme déclencheur de ces putschs, une pierre dans le jardin des institutions sous-régionales comme la Cédéao, accusée souvent de faire deux poids-deux mesures face à des situations identiques.

Le sujet de la durée des transitions

Lors des discussions, on a très peu entendu parler des durées des transitions politiques dans les pays dirigés par des juntes.
Devant le public, la ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso a pris la parole pour défendre ce qu’elle appelle « une démocratie à l’africaine ». Pour Olivia Ragnaghnewendé Rouamba, « La démocratie oui, mais il le faut à l’africaine. Quand on prend certains pays comme les États-Unis, ils ont eu leur traversée du désert aussi, jusqu’à être là où ils sont ».

Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, ne pouvait dire autrement. « Naturellement quand il y a des changements anticonstitutionnels, il faut prendre des mesures, il faut appliquer des textes, mais il faut laisser la porte ouverte, donc c’est pourquoi nous saluons ce qui se passe ici à Lomé, de continuer à dialoguer avec nous, de continuer à faire en sorte qu’on ne discute pas de nous sans nous, comme il y a un adage qui le dit chez nous, « on ne peut pas raser la tête de quelqu’un en son absence » », a-t-il défendu.

Publicité