Bien que les relations entre l’Afrique et l’Indonésie, ce géant d’Asie aient débuté autour des années 1950, les deux entités veulent aujourd’hui donner un coup de fouet à leurs relations.
L’agriculture, les minerais, l’économie maritime, l’éducation, les relations diplomatiques, la technologie et le commerce sont particulièrement les domaines visés par l’Indonésie. Les échanges commerciaux entre l’Indonésie et l’Afrique avaient atteint 8,85 milliards de dollars en 2017, en hausse de 15,4% par rapport à 2016, aux termes de l’annonce faite par le vice-président indonésien, Jusuf Kalla, lors du 1er Forum Indonésie-Afrique organisé du 10 au 11 avril 2017 à Bali.
Pour mettre en place sa chaîne de valeur sur les batteries électriques et ensuite sur les véhicules électriques, l’Indonésie a besoin de matières supplémentaires, donc du cobalt et du lithium notamment, qu’elle cherche entre autre en République démocratique du Congo. Pour le lithium, elle lorgne vers le Zimbabwe.
L’Afrique apparait aussi comme une alternative par rapport au marché européen, par exemple sur l’huile de palme. Mais l’Indonésie exporte aussi des pièces automobiles, de l’électronique, différents biens manufacturés et de l’agroalimentaire.
L’exemple type, ce sont les nouilles instantanées qui s’appellent Indomie, et dont les Indonésiens sont leaders mondiaux. Ils sont très présents au Nigeria et au Ghana dans ce domaine. Dans beaucoup de pays en Afrique, ils pensent que ce sont des produits locaux à développer. Ce qui démontre aussi la capacité indonésienne à se mettre dans le tissu local. Et c’est vraiment emblématique du business que l’Indonésie compte implémenter dans le monde et notamment en Afrique, où le marché se développe en priorité pour ce genre de produits.
Aller au-delà du conventionnel
Si les relations Afrique-Indonésie ont débuté dans les années 1950, lors de la conférence de Bandung, elles n’ont jamais été une priorité jusqu’à ces dernières années. Le président indonésien Joko Widodo a alors décidé de se tourner vers l’Afrique.
En mars 2023, la vice-présidente de la Chambre de commerce indonésienne, Shinta W. Kamdani, a indiqué vouloir mettre l’accent sur les exportations de produits manufacturés et créer des conditions favorables pour permettre à davantage d’entreprises et d’exportateurs indonésiens de s’exporter en Afrique. Et plus particulièrement dans la partie orientale du continent.
C’est en effet en Afrique de l’Est que le président Joko « Jokowi » Widodo a effectué, en 2023, sa première tournée africaine. Il s’était alors rendu au Kenya, en Tanzanie, au Mozambique et en Afrique du Sud. Des accords commerciaux avaient, à l’époque, été signés.
Un développement primordial pour un pays tel que l’Indonésie qui, en 2018, ne comptabilisait qu’une vingtaine d’entreprises ayant investi en Afrique. Mais les relations entre l’archipel asiatique et le continent africain dépassent les simples accords économiques et commerciaux. En termes de politique, Djakarta a une stratégie propre : ne pas entrer dans une quelconque ingérence politique. Une stratégie née en 1955 lors de la conférence de Bandung, sommet fondateur du Mouvement des Non-alignés. Pour Djakarta, le souci de l’intégrité territoriale et la non-ingérence est un principe primordial.