Depuis bien longtemps, la RDC est restée en jachère, abandonnée tel un bien sais maître. Pour inverser la tendance, le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo vient d’initier une série de travaux d’envergure, pour que ce pays revête enfin sa plus belle robe.
Avec des infrastructures routières de style moyenâgeux à travers le pays et des entreprises accusant des années de retard des salaires de ses employés pour cause de vétusté du matériel jamais renouvelé, et des gestionnaires passés plutôt champions dans l’art de piocher dans les caisses de l’État, il a bien fallu un électrochoc.
Devant le spectacle de désolation qui tranche diamétralement avec un pays scandaleusement richesse, le chef de l’État congolais a décidé de prendre carrément le taureau par les cornes.
Il a d’abord imposé une orthodoxie de gestion, qui porte ses fruits avec des recettes records réalisées par les régies financières et des réserves de change qui défient les records. Pour Felix Tshisekedi, le temps était enfin venu de passer à des actions concrètes et tangibles.
Une série de travaux d’envergure, doublés d’une touche de modernité, ont été initiés dans divers domaines. Le samedi 30 juillet, le chef de l’État congolais a ainsi effectué une itinérance sur quelques uns des grands chantiers d’infrastructures à Kinshasa, question de se rendre personnellement compte de leur niveau d’exécution.
Ce parcours d’inspection symbolique l’a conduit au site « Zamba Telecom », dans la commune de Ngaliema, où les travailleurs s’activent, depuis mars 2022, sur la construction d’un caniveau et de deux collecteurs, dans l’objectif de lutter contre les érosions qui, souvent, dévastent ce quartier comme certains autres à travers Kinshasa. Les travaux, financés par le Trésor public pour un montant de 8 millions de dollars, sont étalés sur huit mois.
Le président Tshisekedi s’est ensuite dirigé vers la route Cecomaf, reliant la capitale congolaise à la province du Kongo-Central par la cité de Kasangulu. À cette étape, il s’est personnellement convaincu que les travaux de réhabilitation de la route, qui s’effectuent dans le cadre du vaste projet Tshilejelu, ont bien atteint un niveau avancé.
À la commune rurale de Nsele et au Camp Luka
Le président Tshisekedi a ensuite mis le cap sur le lieu dit « Terre jaune », dans la commune rurale de la Nsele, district de la Tshangu, où il a dressé un heureux constat sur l’ampleur des travaux de construction de la nouvelle route.
Cap ensuite au Camp Luka dans la commune de Ngaliema, qu’il avait d’ailleurs visité récemment, pour la première fois depuis l’indépendance du Congo qu’un président s’y rendait. C’est dans ce quartier populaire que le président Tshisekedi a clôturé son itinérance, après y avoir inspecté les travaux de la construction du pont Lubudi.
Les différentes infrastructures visitées devraient réduire sensiblement les monstrueux embouteillages que vit quotidiennement la population de Kinshasa et ainsi désengorger une partie du trafic routier. Le chef de l’État congolais a profité de l’opportunité pour échanger, à chaque étape, avec les populations bénéficiaires, pour se faire une idée claire de la justesse des solutions apportées.
Pendant son inspection, Félix Tshisekedi était accompagné du Premier ministre et des ministres du Budget ainsi que des Infrastructures et Travaux publics.
Il ne s’agit là que d’un échantillon, tant la capitale congolaise est elle-même un vaste chantier, où se comptent notamment la modernisation – une première – de l’avenue Elengesa, qui relie sur 6 km les communes de Ngiri-Ngiri et Mont-Ngafula par By-Pass, en traversant trois autres communes, ainsi que les travaux sur les avenues Manifeste, Assossa, Makanza et Bongolo, en pleine rénovation.
Reconstruction de l’Hôpital Mama Yemo
Par ailleurs, les travaux battent leur plein sur le site de l’hôpital général de référence de Kinshasa, mieux connu sous l’appellation de l’Hôpital Mama Yemo. Construit en 1912, cette formation hospitalière de l’État n’a jamais connu des travaux d’une telle ampleur.
Les travailleurs sont à pied d’œuvre depuis le 20 octobre 2021 pour la construction d’un nouvel hôpital avec toutes les attributions et fonctionnalités d’une formation hospitalière moderne. Il s’agit de raser l’hôpital, mais en diverses phases, afin que la structure puisse continuer d’héberger et accueillir les patients.
Aussi, au stade actuel, l’entreprise Yambo et Associés, qui a remporté l’appel d’offre, s’attèle sur la première phase, qui consiste à ériger un imposant bâtiment de six niveaux, d’une capacité de 500 lits, devant servir de tremplin et recevoir les malades des autres pavillons, avant d’entamer les 2ème et 3ème phases.
Ce projet gigantesque lancé par le BCECO, Bureau central de coordination, avait initialement pour objectif la réhabilitation. Mais compte tenu de l’état de vétusté avancée des infrastructures, l’option d’une reconstruction de fond en comble s’est imposée. La phase suivante consistera à ériger deux bâtiments qui abriteront l’IRM, imagerie par résonance magnétique, la dyalise, les blocs opératoires et diverses autres options techniques.
L’ouvrage sera livré avant décembre 2023, vraisemblablement au mois de mai, selon les prévisions de l’entrepreneur, avec un total de cinq nouveaux bâtiments aux normes requises et une attention particulière au respect de l’environnement, grâce à un plan détaillé d’aménagement du milieu.
1.000 centres de santé pour l’effectivité de la Couverture Santé universelle
En dehors de l’Hôpital général de référence de Kinshasa, le BCECO vient également de signer un protocole d’accord et de collaboration avec le ministère de la Santé pour la construction de 1 000 centres de santé communautaire. Le financement du projet, dont le coût est de 110 millions de dollars, sera décaissé progressivement par le Trésor.
Le ministre de la Santé, Dr Jean-Jacques Mbungani, qui a livré l’information à la presse, a précisé que 5 millions de dollars sont déjà disponibles pour financer les études du projet.
Les 1.000 centres de santé seront implantés à travers la République démocratique du Congo, avec l’objectif de rapprocher l’offre des services à la population de base et ainsi rencontrer la vision du président Félix Tshisekedi sur la mise en œuvre de la Couverture Santé universelle.
Avec ce projet, le moindre kilomètre de la RDC sera couvert avec des formations médicales équipées et capables de soigner efficacement la population congolaise, a encore assuré Dr Mbungani, qui estime que d’ici à décembre 2022, au moins 104 centres de santé communautaire seront sur pied sur l’étendue du territoire national, et ce compris Kinshasa.
Métrokin, une véritable révolution
Pour revenir sur la mobilité, relevons que dans ce chapitre, les Congolais vont assister à une véritable révolution. En effet, toujours dans le but de désengorger la circulation déjà cauchemardesque dans la capitale congolaise et permettre à la population de se déplacer dans des conditions décentes, le gouvernement congolais vient de dévoiler son projet de train urbain,
Métrokin. Celui-ci a été présenté au cours d’une conférence, le 11 août 2022, par le Directeur général de cette entreprise, Éric Onepunga.
Métrokin, évalué à 2 milliards de dollars, sera capable d’effectuer 3 millions de navettes par jour. 20 millions de dollars ont été déboursés par le gouvernement congolais, via la BCECO, en vue des travaux préalables, qui consistent notamment à dégager les tuyaux de la SNEL, de la REGIDESO, de la SEP et de la fibre optique de la zone de construction.
En ce qui concerne les habitants se trouvant dans la zone où va être érigée la voie ferroviaire, précisément ceux de Pakadjuma, le DG de Métrokin s’est voulu rassurant. « Ceux qui sont là seront déplacés, mais pas déguerpis. Ce sont des occupations illégales sur le plan juridique. Mais sur le plan social, ils sont chez eux. Il y a tout un programme qui a été mis en place.
Le projet a mis à la disposition de la ville de Kinshasa un terrain pour construire des maisons et il y a un budget pour la délocalisation de ces personnes dans des conditions humaines », a-t-il précisé.
Le projet comporte 4 phases équivalant aux 4 tracés, la première de la Gare centrale à l’Aéroport de N’Djili, soit 25 m ; la seconde, longue de 75 km, consistera au maillage de la plaine de Kinshasa ; la 3ème concerne la boucle, soit 90 km ; la 4ème phase, elle, partira de l’Aéroport de N’Djili jusqu’à Maluku, sur 80 km.
Il s’agit d’un projet qui va utiliser des engins de dernière génération pour un confort maximal des usagers, mais à un prix modeste, soit moins d’un dollars.
6 bateaux de pêche pour la relance de la pêche industrielle
Le panier de la ménagère n’est pas non plus le parent pauvre dans ce renouveau. À ce sujet, le ministre de la Pêche et Élevage, Adrien Bokele Djema, a annoncé, le vendredi 29 juillet, le début du processus d’acquisition de six bateaux neufs, qui entre dans l’ambition du gouvernement central de relancer la pêche industrielle en République démocratique du Congo.
Cette flotte comprend trois bateaux de 16 mètres et trois autres de 27 mètres, qui vont exploiter les eaux de l’Océan atlantique jusqu’aux pays voisins : l’Angola et la Namibie. L’opération permettra d’accroître la productivité locale en vue de contrer l’importation des poissons sur le marché congolais. Un deuxième lot viendra s’ajouter au premier pour l’exploitation des eaux intérieures du fleuve Congo et les différents lacs.
L’acquisition des six bateaux de pêche neufs sera complétée par des investissements au niveau de la logistique terrestre afin de faciliter l’évacuation de la production halieutique vers les grands centres de consommation.
Tous les feux sont au vert
En tout cas, la multiplication des projets à caractère social démontre que la RDC semble s’être positionnée sur la voie du renouveau. Les investisseurs, qui se bousculent au portillon, en provenance de tous les continents, répondent favorablement aux opportunités nouvelles qu’offre ce pays dans les domaines les plus divers, dont l’exploitation minière et l’agro-alimentaire.
Sans oublier que le président Tshisekedi vient de presser le gouvernement congolais de réactiver le dossier de la construction du port en eau profonde de Banana, qui va grandement booster l’économie nationale, créer un nombre important d’entreprises satellites et offrir une belle opportunité d’emplois à la population.
Dans cette marche accélérée vers la modernisation de la RDC, il est intéressant de signaler que la première idée de génie lancée par le président Félix Tshisekedi a été de promouvoir le développement national à la base, grâce au projet des 145 territoires. Il faut saluer l’option, en discussion, d’associer l’Eglise catholique, la seule confession religieuse présente dans tous les recoins du pays.
À cet effet, une enveloppe d’un million de dollars a été proposée à chaque diocèse – l’Église du Congo en compte 41 – soit un total de 41 millions de dollars.
Le renforcement de la lutte anti-corruption et l’orthodoxie dans la gestion, qui ont permis aux régies financières de renflouer à suffisance les caisses de l’État – avec des réserves de change évaluées à un niveau historique de 4,2 milliards USD au 11 juillet 2022 et une croissance à 6,1%, même si 15 milliards échappent encore au Trésor à en croire le Prof Luzolo Bambi – a permis au gouvernement congolais d’être à même de financer l’ensemble des travaux sur fonds propres et éviter des endettements qui n’ont rien donné dans le passé, sinon ruiner l’économie nationale.
Mais surtout, avec cette manne qui tombe du ciel, à savoir les 300 milliards de dollars escomptés dans la vente des blocs pétroliers et gaziers, l’on est en droit d’affirmer que tous les feux sont au vert pour réussir le pari de la modernisation de la RDC dans un délai record.