Si tous les candidats à la prochaine élection présidentielle du 20 décembre en République démocratique du Congo passent l’étape des fourches caudines de la Cour constitutionnelle, ils seront au total 23 à essayer de prendre son poste au Président de la République actuel, mais aussi candidat à sa propre succession, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Un combat politique qui s’annonce dur et âpre, dont la plupart des protagonistes ne jurent que sur leur victoire. Mais pour le moment, on n’en est encore qu’à l’étape de l’exhibition des muscles dans les états-majors respectifs des candidats.
Le chef de l’État congolais avait longtemps fait part, pratiquement à mi-mandat, de son intention de rempiler pour un second mandat, avec comme objectif, de parachever son programme de gouvernement, amputé, affirment avec  raison ses partisans, de deux ans de cohabitation agitée et poussive avec ses ex-alliés du FCC, le regroupement de son prédécesseur Joseph Kabila.

Désormais seul maître à bord de sa propre famille politique, l’Union sacrée, Félix Tshisekedi a su modeler sa gouvernance, imposant seul son rythme, en dépit d’un lourd héritage politique et diplomatique issu de près de 18 ans de règne de l’ancienne majorité.
À l’heure de la veillée d’armes en prélude des prochaines joutes électorales, est-il prêt à en découdre avec ses nombreux adversaires, dont certains ne cachent plus leur esprit revanchard ?

Des rudes batailles en perspective

Le chef de l’État congolais va entrer dans la course électorale de décembre prochain avec un atout de taille : celui d’être un président sortant, un chef de l’État qui a déjà expérimenté les exigences du pouvoir d’État, qui en maîtrise les rênes et qui en connaît les chausse-trappes.

Pour battre campagne, il aura à sa disposition toute la machine politique de ses alliés de l’Union sacrée, des ramifications du pouvoir public dans tous les coins et recoins du pays ainsi des forces de sécurité dont il reste, jusqu’au 19 janvier 2024, l’unique commandant suprême.
À côté, ses concurrents ne disposeront par contre que de leurs équipes de campagne et de leurs partisans pour essayer de porter leur message. Pas facile dans un pays vaste comme un sous-continent, aux infrastructures encore branlantes, et où le moindre service se monnaie cash.

La situation semble identique sur le plan comptable. Félix Tshisekedi aura sur lui l’avantage de défendre un bilan, même s’il est loin d’être parfait en tous points. Il pourra se prévaloir à juste titre de la gratuité de l’enseignement de base, de la gratuité de l’accouchement et de sa politique novatrice du Programme de développement des 145 Territoires, en cours de réalisation. Un privilège dont ne sauront bénéficier tous ses concurrents qui, pour certains, ne disposent que des projets de programme et, pour d’autres, ne vivent que sur des réalisations d’un autre temps aujourd’hui complètement révolu.

Au regard des considérations du terrain, et loin des querelles de clocher du moment sur des supposés tentatives de tricherie ou de caporalisation du processus électoral en cours, tout semble indiquer que l’on s’achemine vers une nouvelle victoire du Président sortant en décembre prochain.

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