À l’entame de son second mandat, le président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, semble avoir choisi son ordre des priorités, sur les cinq ans pour lesquels le peuple congolais l’a reconduit à la tête du pays.
En attendant les nouvelles mises en place attendues dans les institutions de son pays, Félix Tshisekedi semble avoir pris à bras le corps le dossier sécuritaire du pays, qu’il estime prioritaire au regard de l’agression dont est victime la partie est de la République démocratique du Congo.

Après la désignation d’un informateur chargé d’identifier la future majorité parlementaire au sein de l’assemblée nationale, le chef de l’État congolais a mis le cap sur la diplomatie, avec un premier déplacement jugé crucial à Luanda en Angola, un pays dont le président, João Lourenço, joue un rôle prépondérant dans le pilotage du processus de la recherche de la paix dans l’est de la RDC.
Un voyage qui a d’ailleurs abouti à un accord de principe, mais conditionné, d’un futur tête-à-tête avec le président rwandais Paul Kagame, aujourd’hui unanimement identifié comme le principal commanditaire et bénéficiaire de l’agression dont est victime le Congo, au travers de la rébellion factice du M23.
De Luanda, le président Tshisekedi est arrivé à Bruxelles, la capitale de l’Union européenne, dont l’approche de la crise sécuritaire qui frappe la RDC est jugée comme ambiguë, voire hypocrite par Kinshasa, dont la point de vue vient d’être conforté de manière évidente par la récente signature d’un accord sur la chaîne des valeurs minières entre l’UE et Kigali.

La fermeté face au double jeu de la communauté internationale

Dans la capitale belge, Félix Tshisekedi a fait entendre l’indignation et la perplexité de Kinshasa devant cette politique de double jeu de la communauté européenne qui, en public et sur papier, semble épouser la cause de Kinshasa, tout en appuyant en sous-main, l’arrogance de Kigali.
Il semble évident que le passage du chef de l’État congolais dans la capitale belge, ainsi que son plaidoyer en faveur d’une plus grande rigueur de l’UE contre les velléités de Kigali, laisseront des traces sur l’avenir des relations entre la RDC et la communauté européenne, au regard de l’évolution des opinions publiques en Occident en faveur de la cause congolaise.
Mais le périple européen de Félix Tshisekedi a aussi pris une tournure économique, avec un passage remarqué par la Turquie, un pays dont les milieux d’affaires sont de plus en plus intéressés par des projets d’investissements en RDC.
Et c’est certainement en homme maître de sa destinée et plein de certitudes que le chef de l’État congolais va regagner Kinshasa, où l’attendent déjà d’autres grands défis, dont celui, et pas des moindres, du choix des animateurs des futures institutions, face à des multiples appétits, tous autant aiguisés, les uns que les autres.

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