Le président de la République démocratique du Congo Félix Antoine Tshisekedi a effectué, du 24 au 29 mai dernier, une visite officielle à Pékin, la capitale chinoise, la première dans ce pays depuis sa prise de fonction en 2019.

La visite du chef de l’État congolais revêt une importance particulière pour son pays, devenu le coffre-fort du monde en raison de ses immenses réserves minières et lié à la Chine par un partenariat minier, qui défraie la chronique depuis bientôt près de 20 ans. 
À Pékin, Felix Tshisekedi qu’accompagnait une importante délégation d’officiels congolais, a eu à discuter avec ses interlocuteurs, parmi lesquels le président chinois lui-même, des questions politiques, diplomatiques, mais surtout économiques, notamment celles liées aux infrastructures minières et de transport.

La RDC est liée depuis plus d’une dizaine d’années à la République de Chine par un contrat minier, au travers d’un consortium d’entreprises chinoises et la Société d’État Gecamines. Un contrat qui avait abouti à la création d’une entreprise minière commune, la Sicomines, doublé d’un financement des infrastructures congolaises.

Un partenariat aujourd’hui boudé

Le partenariat a été présenté comme « gagnant-gagnant » par la partie chinoise, mais s’est avéré sujet à controverse du côté congolais et de certains partenaires de la RDC, qui le traitent de déséquilibré au profit de la partie chinoise.
Le président congolais et son gouvernement ne s’y sont d’ailleurs pas trompés en arrivant dans la capitale chinoise, munis d’un projet d’avenant à ce partenariat, à discuter avec la partie chinoise, question de rendre le deal plus équitable aux intérêts des deux parties.

Entre la RDC et la Chine, il existe aujourd’hui une multitude d’intérêts croisés, qui empêchent l’une des parties d’aller au clash. D’où la nécessité pour Kinshasa et Pékin, de toujours privilégier la négociation dans les différends qui opposent les deux pays.

Aujourd’hui, plus de la moitié des mines congolaises, dont le cuivre et le cobalt par exemple, sont contrôlées par des capitaux chinois, sans compter une certaine mainmise des entreprises chinoises dans le secteur de la construction des infrastructures. Et face à la frilosité des entreprises occidentales à investir en RDC, il apparaît comme une évidence que dans les années qui viennent, Kinshasa aura encore pour Pékin les yeux de Chimène.

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