Dans les vingt-six provinces de la République démocratique du Congo et dans chacune des vingt-six territoires, des ouvrages à vocation communautaire sortent du sol, fruits du Programme du développement local des 145 territoires.
Au départ, il y a près de trois ans, ils n’étaient pas nombreux ceux des observateurs qui croyaient à une implémentation durable de ce projet ambitieux, après les déboires ou les succès en demi-teinte des projets précédents comme ceux du « Programme des 100 jours », de « Kinshasa zéro trous », ou celui connu sous le vocable de « Tshilejelu », qui avaient tous connu le marasme d’une programmation aléatoire et des détournements des fonds.
Mieux identifié sous le sigle PDL-T145 et conçu avec l’expertise de certaines agences internationales comme le PNUD pour une enveloppe d’environ 1,5 milliard Usd, étalé sur cinq ans, ce programme initié par le président Tshisekedi pour impulser le développement à partir de la base s’est déployé loin des battages médiatiques, et loin des brouhaha politiques de Kinshasa.
Mais depuis le début de l’année en cours, il ne se passe pas une semaine sans que les médias et les réseaux sociaux ne rapportent l’inauguration des ouvrages collectifs tels que des centres de santé, des écoles ou des universités dans certains coins reculés du pays.
En milieu du mois de mai, un journal en ligne de la capitale Kinshasa publiait les photos d’un complexe scolaire récemment remis à la population dans une des provinces de l’ex-Équateur, précisant que c’était la première construction en dur que les habitants de cette localité voyaient depuis l’indépendance du pays.
Des inspections et des inaugurations en cascade
Depuis deux mois environ, des délégations du gouvernement central se succèdent à l’intérieur du pays, les unes en visite d’inspection des constructions en cours, et d’autres pour procéder à l’inauguration des ouvrages déjà achevés.
En dépit du fait que les médias officiels ne font pas suffisamment de publicité autour de ce programme et de ses réalisations, occupés sûrement à scruter et à commenter les faits et gestes des leaders politiques à Kinshasa, il s’avère qu’avec les ouvrages déjà achevés et les dizaines d’autres en chantier, le PDL-145 jouera un rôle plus que déterminant dans le total bilantaire du président Félix Tshisekedi lors des joutes électorales prévues en décembre 2023.
À Kinkole, dans la périphérie de Kinshasa, des gigantesques installations de pêche voient le jour sur l’ancien débarcadère du port de pêche, conformément à une promesse du chef de l’Etat congolais faite il y a presque deux et que d’aucuns avaient prise avec pessimisme à l’époque.
Aux dires de certains analystes à Kinshasa, le Programme PDL-145T, s’il continue au même rythme, pourrait être, à terme, la réalisation la plus aboutie du président Félix Antoine Tshisekedi au cours de son premier mandat à la tête de la RDC, pour ne pas dire de tous les chefs d’État qui se sont succédé à la tête de ce grand pays.
La République se dote d’importants moyens pour son autosuffisance alimentaire
Le budget alloué au ministère congolais de l’Agriculture pour l’exercice 2023 est passé de 328,3 millions USD en 2022 à 759,3 millions, soit une augmentation de plus de 100%.
Selon un document reprenant les allocations sous examen, sur le budget prévisionnel de 2022, à peine 46,3 millions USD ont été réellement dépensés à la fin de l’année pour l’agriculture, soit un taux d’exécution d’à peine 14%.
À l’analyse des rubriques sur l’affectation du budget 2023 du ministère congolais de l’Agriculture, on observe, au taux de 2.021 FC le dollar, la ventilation ci-après : « 558.219.113.506 FC pour Investissements sur Transfert aux Provinces et entités territoriales décentralisées (ETD) ; 33.032.036.646 FC pour le fonctionnement du ministère ; 606.363.558.201 de CDF pour les investissements sur les ressources extérieures ; 34.691.834.415 FC pour les investissements sur les ressources propres ; 57.502.139.604 FC pour les rémunérations et 209.990.964.980 FC pour le fonds de péréquation », aux termes du document.
Une augmentation insufflée par le Fonds de péréquation
On peut ainsi noter que les investissements sur les ressources propres du gouvernement dans le secteur agricole représentent quasiment 5% des investissements sur les ressources extérieures des partenaires de la RDC.
Pour l’exercice 2023, l’augmentation du budget alloué à l’agriculture est aussi conséquente notamment grâce à l’incorporation pour moitié du budget destiné au Fonds de péréquation pour un montant de 103,9 millions USD, tandis que l’autre moitié est incorporée dans les dépenses du ministère de Développement rural.
Avec une capacité de 80 millions d’hectares de terres arables et 4 millions de terres irrigables, dont 1% seulement cultivé, la RDC fait néanmoins face régulièrement à un déficit de certains produits alimentaires de première nécessité, à l’instar du maïs, dont la pénurie frappe présentement les espaces Grand Katanga et Grand Kasaï, contraignant ainsi le gouvernement à frapper à la porte de certains pays africains, dont la Zambie et l’Afrique du Sud.
Avec une superficie de 2.345.410 km2, le budget national alloué au secteur agricole n’arrive toujours pas à répondre aux besoins de ce vaste pays, quoique situé à cheval sur l’équateur dans la région des Grands Lacs.