Un nouveau face-à-face Donald Trump-Kamala Harris est exclu, mais l’après-débat entre l’ex-Président et la Vice-Présidente n’a pas fini de révéler ses secrets. En effet, après cette soirée du 10 septembre 2024, les commentaires vont bon train.
À quelques jours du 5 novembre 2024, jour de vote, les états-majors des candidats jettent leur va-tout dans la compétition. Objectif : mobiliser le vote des électeurs des États indécis, les « Swing States ». Les sondages sont serrés entre les deux candidats.
Tous les quatre ans, c’est le même manège. Les débats entre les principaux candidats à la Maison-Blanche, à l’image du duel qui a opposé Kamala Harris et Donald Trump le 10 septembre, lancent symboliquement la campagne présidentielle américaine pour les observateurs occidentaux, alors qu’elle a commencé il y a au moins un an. Immédiatement se pose la sempiternelle question : que disent les sondages ?
Si les sondages nationaux pour la présidentielle américaine sont souvent longuement discutés, ils n’ont en réalité qu’une valeur purement indicative. Car le scrutin se joue à l’échelle des États. Cela paraît donc évident de regarder les équivalents nationaux américains en vue du scrutin du 5 novembre.
Las, ces sondages, nombreux, ne sont pas particulièrement éclairants : la candidate démocrate Kamala Harris est ainsi donnée en tête (47 % des intentions de vote contre 45 %) dans un sondage YouGov pour « The Economist », réalisé du 1er au 3 septembre et publié le 4 septembre, tandis que son rival républicain Donald Trump est devant (48 % contre 47 %) dans une étude « New York Times »-Siena College menée du 3 au 6 septembre et diffusée le 8 septembre.
Des chiffres qui fluctuent, qui restent dans la marge d’erreur et qui pourront de surcroît évoluer.
Pour tenter d’atténuer ces oscillations, plusieurs plateformes américaines se sont spécialisées dans l’agrégation de sondages.
Et pourtant, la réalité sur le terrain peut être différente
Selon Peter Roff, « beaucoup de gens pensent que Trump a perdu le débat parce que Harris est apparue plus raffinée, plus professionnelle, en quelque sorte plus digne. Dont acte. Maintenant, laissez-moi vous poser une question : de quoi tout le monde parle aujourd’hui, plusieurs jours après ce débat ? Certainement pas de l’aide de 25 000 dollars promise par Kamala Harris aux primo-accédants. Ni de l’abattement fiscal de 6 000 dollars qu’elle propose pour un premier enfant. Tout le monde parle du désordre qui règne à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Et – vous me voyez venir – de la question de savoir si les migrants mangent vraiment des chiens et des chats à Springfield, dans l’Ohio.
Si plusieurs jours après le débat, c’est le seul sujet dont tout le pays parle, alors le candidat qui a mis le sujet sur la table est celui qui a gagné le débat.
Les sondages donnent Harris légèrement en tête. Cependant aux Etats-Unis, on peut avoir plus de 50% des voix des électeurs et perdre l’élection présidentielle, à cause du système de vote basé sur les grands électeurs. Ce fut le cas en 2016 entre Hillary Clinton et Donald Trump.
Bien plus, l’élection se jouera dans les « Swing States ». Ils sont sept. Il est donc nécessaire de se pencher sur la situation (et donc les sondages) dans chaque État.
Globalement, les plateformes d’agrégation de sondages, comme les sites d’information américains, dessinent une situation actuelle similaire : Donald Trump l’emporterait dans 24 États, Kamala Harris dans 19 et dans le district de Washington. Sept sont présentés comme indécis. Des Etats qui peuvent basculer d’un côté comme de l’autre. Sans oublier la deuxième circonscription du Nebraska (l’État qui bénéficie de cinq grands électeurs dispose d’un système différent des autres États, sans « winner takes all »). En un mot comme en mille, rien n’est joué d’avance.