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Présidentielle américaine 2024 : Joe Biden qualifie le Japon et l’Inde de pays «xénophobes»

Le président américain Joe Biden en campagne pour un deuxième mandat (Image d’archive : the-sun.com)

Dans un discours polémique lors de la campagne électorale, Joe Biden a surpris son audience en qualifiant le Japon et l’Inde de nations xénophobes, devant des participants pour la plupart des Américains d’origine asiatique.

Ce commentaire, qui soulignait l’importance des immigrants pour l’économie américaine, en a surpris plus d’un, car les deux pays sont des alliés proches des États-Unis.
Toutefois, diplomatie mise à part, le président américain pourrait avoir raison sur un point : les travailleurs migrants contribuent au développement économique d’un pays.
Mais, selon un reportage du correspondant de la BBC à Tokyo, les Japonais auraient à l’œil les étrangers… En effet, lors de la pandémie du Covid-19, le Japon a fermé ses frontières, traitant ses résidents permanents comme de simples touristes.
The Guardian explique également que lorsque la crise économique a frappé le Japon en 2008, des entreprises nippones ont offert 3 000 dollars aux travailleurs brésiliens d’origine japonaise pour quitter définitivement le pays du Soleil levant.
Bien entendu, cette « réticence » pose problème. En effet, un tiers des Japonais ont plus de 60 ans. Seulement 3 % de la population nippone est née à l’étranger, un chiffre beaucoup moins élevé que celui des autres pays développés.

La crise de la croissance économique

La diminution du nombre de personnes en âge de travailler s’ajoute à la crise économique actuelle du Japon, qui a principalement affecté le marché de l’immobilier et dont les prix ont baissé depuis les années 1990.
Le reporter estime que même si le Japon a l’air d’une puissance économique moderne et avancée, le pays du Soleil levant reste en réalité « bloqué » dans le passé.
Alors, pour mettre fin à ce problème, le gouvernement japonais a assoupli les restrictions à l’immigration en élargissant la définition des travailleurs qualifiés à certains ouvriers spécialisés.
Une politique en demi-teinte, selon un expert de la Showa Women’s University (l’une des meilleures institutions universitaires pour femmes), pour qui elle n’est pas suffisante car elle intègre également des exigences linguistiques.
L’expert fait remarquer néanmoins qu’au Japon, le marché de l’emploi n’est pas en dents de scie et les postes vacants sont généralement plus nombreux que les candidats.

Le cas de l’Inde

Joe Biden s’en est également pris à l’Inde, un autre partenaire essentiel dans la région indo-pacifique. Il faut savoir que cette nation possède l’une des économies à la croissance la plus rapide au monde, avec une population en plein essor, qui a récemment dépassé la Chine en tant que pays le plus peuplé de la planète.
Mais, le pays a récemment approuvé une loi que l’ONG Human Rights Watch a qualifiée de discriminatoire : elle accélère l’obtention de la citoyenneté aux immigrés des pays voisins de l’Inde (Pakistan, Afghanistan et Bangladesh), mais la refuse aux musulmans en provenance de ces pays.
Selon le George W. Bush Presidential Center, l’immigration stimule souvent le PIB d’un pays. Aux États-Unis, les travailleurs immigrés injectent jusqu’à 72 milliards de dollars par an (environ 66 milliards d’euros). Ils ne doivent donc pas être négligés, encore moins en période électorale.

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