Bamako et Conakry se rapprochent. Point d’orgue de cette coopération, le projet de construction d’un chemin de fer de 1 085 km devant relier Conakry à Bamako, en passant par Kankan, Mandiana et Bougouni.

En plus du projet de chemin de fer, Conakry et Bamako s’accordent sur l’approvisionnement du Mali en carburant par le port de Conakry, mais aussi travailler à rendre fluide les opérations douanières et réduire les tracasseries au niveau des postes de sécurité.
Le Mali et la Guinée se donnent la main pour booster leur coopération économique. De nombreux projets de coopération sont sur la table. Ils concernent les domaines du transport et du commerce, mais aussi le volet politique notamment.

«La Guinée et le Mali n’ont jamais été aussi prêts de parvenir à une intégration économique comme c’est le cas maintenant », a indiqué jeudi dernier le colonel Mamadi Doumbouya, devant des officiels maliens venus à Conakry. Il ajoute : « Si le lancement des travaux des rails entre la Guinée et le Mali devrait être le seul bilan de nos deux transitions, on pourra un jour dire, et même l’histoire retiendra, que ça en valait la peine».

Pour matérialiser cette ambition, les autorités guinéenne et malienne ont entamé des discussions à Conakry, qui se sont poursuivies à Bamako, entre des cadres techniques des deux pays. Le samedi 06 août, les émissaires du colonel Mamadi Doumbouya, conduits par Amara Camara, secrétaire général à la Présidence, ont été reçus par le colonel Assimi Goita. À la sortie d’audience, le chef de la délégation guinéenne a exhorté « les Maliens à la résilience, à la résistance et au soutien à la Transition ».

Penser à l’intégration politique

Le Mali et la Guinée veulent aller au-delà de l’intégration économique pour envisager le volet politique. Le 4 août 2022, la délégation malienne a participé à une session spéciale du Conseil des ministres en République de Guinée, à l’invitation du président guinéen le colonel Mamadi Doumbouya. Il s’agit d’un fait inédit dans les relations entre les deux pays.

Ainsi, ce Conseil des ministres s’est tenu sous le signe du renforcement de l’axe de coopération guinéo-malienne. La forte délégation gouvernementale malienne était composée de cinq ministres, porteurs d’un message du président de la Transition du Mali, Colonel Assimi Goïta, à son homologue le Colonel Mamadi Doumbouya, président de la Transition guinéenne.

Il s’agissait d’Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et porte-parole du gouvernement, Mme Dembélé Madina Sissoko, ministre des Transports et des Infrastructures, Alousséni Sanou, ministre de l’Économie et des Finances, ainsi que  Mahmoud Ould Mohamed, ministre de l’Industrie et du Commerce.

« Nous avons été agréablement surpris par cette initiative du président de la Transition guinéenne de nous convier à cette session spéciale du Conseil des ministres de Guinée », a déclaré Abdoulaye Diop. Selon lui, ce geste est « le témoignage de l’engagement panafricain des présidents Mamadi Doumbouya et Assimi Goïta ».

Etre convié à un Conseil des ministres qui symbolise la souveraineté d’un pays, c’est aussi un geste de confiance entre les deux pays, d’union, de solidarité. Le Colonel Mamadi Doumbouya a profité de l’occasion pour « rassurer encore nos frères et sœurs du Mali, que le Mali peut compter, à tout moment, sur la fraternité, la solidarité et le panafricanisme du peuple de Guinée, qui se tient débout à ses côtés ».

Les ministres maliens et guinéens ont été invités à travailler sur trois axes : économique, social et politique. De plus, les circonstances ont montré la nécessité pour les deux pays de poursuivre et de renforcer davantage leur coopération dans le domaine sécuritaire.

Ce qui est important aujourd’hui, c’est la convergence de vues entre le peuple Malien et Guinéen pour affronter et relever ensemble les défis communs. Les deux pays ont également décidé de matérialiser certains projets liés aux infrastructures ferroviaires en vue d’augmenter les volumes commerciaux de la Guinée et du Mali.

Publicité