Selon la porte-parole du département d’État, Washington n’a aucune objection à ce que les États africains collaborent avec d’autres partenaires. Cependant, s’il s’agissait d’un pays comme la Russie, « cela créerait de grandes difficultés », selon elle.
« Nous n’avons aucune objection à ce que les pays d’Afrique diversifient leurs partenariats, mais il est évident que s’ils choisissaient de s’engager avec des pays comme la Russie, cela créerait de grandes difficultés », a averti la porte-parole du département d’État devant la presse.
Molly Phee a affirmé que la décision des autorités maliennes de « mettre les Français à la porte » et d’inviter des instructeurs russes avait « entraîné une augmentation des pertes civiles et des attaques sécuritaires ».
En juillet dernier, le président de la Transition a pourtant remercié la Russie pour son aide dans la lutte contre le terrorisme. « Nous avons considérablement réduit le nombre d’attaques terroristes contre nos bases militaires et avons pu assurer la sécurité dans de nombreux endroits », avait expliqué Assimi Goïta.
Formation militaire, mais pas uniquement
En proie à la violence terroriste qui sévit au Sahel depuis plusieurs années, le Mali a fait le choix de se tourner vers la Russie, après notamment l’échec de l’opération française Barkhane. Moscou fournit ainsi du matériel militaire à Bamako, en particulier dans le secteur aérien. Des hélicoptères Mi-171 ou des avions Su-25 ont par exemple été livrés ces dernières années.
La Russie aide également à la formation des Forces armées maliennes, par l’envoi d’instructeurs. Une collaboration qui n’est d’ailleurs pas neuve, puisque pratiquement 90% des officiers supérieurs maliens ont fait des études en Europe de l’Est, du temps de l’URSS, comme le rappelait récemment à Sputnik Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre du gouvernement malien de Transition.
Mais Bamako et Moscou ne se contentent pas de tisser des liens dans le secteur militaire. D’autres partenariats fleurissent, par exemple dans le domaine éducatif. Le Mali et huit autres pays africains ont notamment mis en œuvre un consortium éducatif, permettant de former des spécialistes dans le domaine minier.
La Russie a par ailleurs décidé de fournir gratuitement au Mali des céréales et des engrais, suite à l’expiration des accords d’Istanbul. Un geste apprécié par Bamako, qui a remercié Moscou pour ses livraisons de denrées essentielles.