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Le secrétaire d’État Rubio à Tel-Aviv après les frappes d’Israël sur le Qatar : ménager la chèvre et les feuilles de manioc

Marco Rubio et Benjamin Netanyahu font preuve d’unité lors d’une rencontre en Israël. (Source : msn.com © Evelyn Hockstein/REUTERS

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio s’est rendu en Israël le 14 septembre pour assurer l’État hébreu du soutien des États-Unis avant la reconnaissance d’un État palestinien par plusieurs pays à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU. Une visite qui intervient aussi cinq jours après l’attaque israélienne contre des responsables du Hamas au Qatar, le 9 septembre à la suite de laquelle Donald Trump s’était dit « très mécontent ».

La visite de Marco Rubio en Israël vient clore une semaine où les États-Unis ont joué les équilibristes diplomatiques après les frappes israéliennes sur Doha. Depuis en effet, Washington cherche en même temps à ne pas froisser le Qatar, qui abrite la plus grande base militaire américaine dans le Golfe, et à ménager l’État hébreu, dont il est le protecteur traditionnel sur la scène internationale.
En témoigne d’une part ce fait rarissime, le 11 septembre, quand les Américains se sont joints aux autres membres du Conseil de sécurité de l’ONU pour condamner l’attaque de l’État hébreu au Qatar. Avant de dîner avec le Premier ministre qatarien dans le New-Jersey, le lendemain soir, le président américain Donald Trump s’était par ailleurs dit, pour sa part, « très mécontent » des frappes israéliennes sur Doha.

Le soutien américain à Israël ne changera pas de nature

Donald Trump avec Marco Rubio lors d’un rassemblement en novembre. Photo : AP (Source : news.sky.com)

Reste que dans le même temps, Washington ne cesse de réaffirmer aussi son indéfectible soutien à Tel-Aviv. Le chef de la diplomatie américaine a ainsi déclaré, le 13 septembre, que le désaccord sur les récentes frappes aériennes israéliennes menées au Qatar « ne changera pas » le soutien américain à Israël. « Nous allons devoir en parler et savoir quel impact cela aura », s’est contenté d’indiquer le secrétaire d’État américain devant des journalistes avant de s’envoler pour l’État hébreu.
Sur place, Marco Rubio devait plus que jamais souligner l’appui des États-Unis à la sécurité de l’État hébreu, que les deux pays considèrent comme étant menacé par la reconnaissance annoncée d’un État palestinien par plusieurs pays, dont plusieurs États européens et africains.

Les frappes au Qatar au cœur des manifestations en Israël

Le Premier ministre israélien a déclaré que l’élimination des dirigeants du Hamas mettrait fin à la guerre à Gaza, après les récentes frappes aériennes israéliennes menées au Qatar. À la veille de la visite en Israël du secrétaire d’État américain Marco Rubio, ces frappes étaient au centre des manifestations organisées dans la soirée du 13 septembre dans plusieurs villes du pays, suscitant une grande inquiétude chez les proches des Israéliens toujours détenus à Gaza.
Pour les familles d’otages, « l’opération menée au Qatar prouve sans l’ombre d’un doute qu’il existe un obstacle au retour des otages et à la fin de la guerre : c’est le Premier ministre israélien. Chaque fois qu’un accord est sur le point d’être conclu, Netanyahu le sabote », affirme le Forum des familles d’otages dans un communiqué.
Itsik est le père de l’otage Eytan Horn. Pour lui, « ceux qui veulent vraiment ramener à la maison les otages ne tentent pas de faire exploser l’équipe de négociateurs du Hamas pendant qu’ils discutent de la libération de mon fils et des autres otages », s’inquiète-t-il. En attendant, l’armée israélienne multiplie les frappes sur le territoire palestinien et prépare le début de l’offensive terrestre dans la ville de Gaza. Alors que Donald Trump, du haut de la tribune des Nations unies le 23 septembre 2025, a prédit une « fin concluante » de l’attaque d’Israël sur la bande de Gaza d’ici deux à trois semaines.


Cinq migrants ouest-africains expulsés vers le Ghana saisissent la justice

Le président ghanéen John Dramani Mahama (Image : dlfmonline.com)

Alors que le président ghanéen, John Dramani Mahama, a confirmé l’arrivée dans son pays de 14 migrants ouest-africains expulsés des États-Unis à la suite d’un accord passé entre Accra et Washington, cinq d’entre eux ont décidé de contester en urgence la légalité de leur transfert au Ghana devant les tribunaux américains.
Au Ghana, une nouvelle controverse se fait jour après l’annonce d’un accord entre Washington et Accra par lequel le pays d’Afrique de l’Ouest rejoint la liste de ceux qui ont accepté d’accueillir sur leur sol des personnes en situation irrégulière expulsées des États-Unis, à savoir le Rwanda, Eswatini et le Soudan du Sud.
Dans ce cadre, un groupe de 14 ressortissants ouest-africains arrivés au Ghana devaient être renvoyés dans leurs pays d’origine. Cinq d’entre eux ont saisi en urgence la justice américaine pour contester la légalité de leur expulsion. Leurs avocats estiment en effet que cet accord pourrait mettre leur vie en danger.
Le groupe de plaignants, trois Nigérians et deux Gambiens, ont été extraits d’un centre de détention de Louisiane, le 5 septembre dernier, avant d’être embarqués de force dans un avion militaire américain sans être informés de leur destination, selon la plainte déposée en leur nom devant la justice américaine outre-atlantique. Toujours selon le document, certains, parmi eux, seraient aujourd’hui détenus au Ghana dans des conditions « inhumaines ».

Expulsions « trompeuses »

Image d’illustration / Source : makemony.ng)

Sur ces cinq individus, l’un – un homme bisexuel – a même déjà été renvoyé vers la Gambie, son pays d’origine, où il est obligé de se cacher, l’homosexualité étant considérée comme un acte criminel à Banjul.
Qualifiant ces expulsions de « trompeuses » parce qu’elles peuvent permettre de « contourner » les mécanismes de protections judiciaires accordées à certains migrants, la juge saisie de l’affaire s’estime toutefois incompétente pour exiger le retour des plaignants aux États-Unis. Cette dernière a cependant demandé aux représentants du gouvernement américain de fournir une déclaration sous serment des mesures a prises par Washington pour s’assurer que ces migrants ne seront pas renvoyés vers des pays où ils sont susceptibles d’être persécutés.

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