La Banque africaine de développement (BAD) estime que l’Afrique devrait rester la deuxième région connaissant la croissance la plus forte après l’Asie, avec 11 des 20 économies à la croissance la plus rapide du monde en 2024.

C’est lors du traditionnel déjeuner annuel, le 29 février à Abidjan en Côte d’Ivoire, en l’honneur des ambassadeurs des États membres de l’institution accrédités que la BAD a fait cette déclaration. L’événement a rassemblé non seulement les ambassadeurs, mais aussi des actionnaires de l’institution, des partenaires, des officiels et les conseils d’administration du Groupe de la BAD.
Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Banque Africaine de Développement, a dressé un bilan des activités de la Banque et partagé sa vision des perspectives de l’économie africaine.
Dans son discours, il a mis en lumière la résilience de l’Afrique face aux défis mondiaux tels que le changement climatique, les tensions géopolitiques et l’insécurité alimentaire. Il a également souligné les succès notables de la Banque, dont l’augmentation spectaculaire du capital, le soutien aux projets d’infrastructures, les initiatives cruciales en matière de sécurité alimentaire, la création d’emplois pour les jeunes, ainsi que les projets novateurs dans les secteurs pharmaceutique et énergétique.

3,8% de croissance du PIB réel en 2024 et 4,2% en 2025

Le Président de la BAD, Monsieur Akinwumi Adesina (à droite) et l’ancien Premier ministre de la Guinée, Ibrahima Kassory FOFANA (à gauche), au siège de la Banque à Abidjan. (Source : imedias.netI Image d’archive)

« Durant l’année écoulée, les Conseils d’administration ont approuvé pas moins de 159 opérations, totalisant une valeur de 10 milliards de dollars pour les pays, marquant ainsi le deuxième niveau de financement le plus élevé de l’histoire de la Banque », a déclaré le président.
Il a également souligné l’engagement soutenu de la BAD envers la Côte d’Ivoire, son pays hôte, avec un soutien financier qui a augmenté de manière significative, passant de 460 millions de dollars en 2015 à 3,1 milliards de dollars en 2023. En ce qui concerne les perspectives futures, la BAD émet des prévisions optimistes, estimant que l’Afrique devrait rester la deuxième région connaissant la croissance la plus forte après l’Asie.
Selon le rapport « Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique » de la Banque, la croissance du PIB réel du continent devrait s’établir en moyenne à 3,8% en 2024 et 4,2% en 2025. Des chiffres qui sont supérieurs aux moyennes mondiales estimées à 2,9 % et 3,2 %, selon le rapport.
Conformément à son engagement à promouvoir le développement économique et social en Afrique, la BAD a octroyé des financements, des prêts et des subventions pour soutenir des projets dans divers secteurs tels que l’infrastructure, l’énergie, l’agriculture, l’éducation et la santé. Elle travaille en partenariat avec des pays africains, des institutions internationales et le secteur privé pour stimuler le développement durable sur le continent.
« Avec votre soutien, le Groupe de la Banque africaine de développement continuera de susciter l’espoir, d’innover, de diriger et d’utiliser sa position de première institution financière d’Afrique pour accélérer le développement de l’Afrique », a souligné Adesina.


L’Afrique du Sud prolonge sa production d’or jusqu’en 2044

Mine en Afrique du Sud opérée par Anglo American. (Image : Anglo American)

Autrefois premier producteur mondial d’or, l’Afrique du Sud a vu ses performances décliner depuis quelques décennies, en raison notamment de la difficulté à accéder à des mines toujours plus profondes. Quelques actifs permettent cependant au pays de continuer à jouer les premiers rôles en Afrique.
L’Afrique du Sud, qui fait face à une baisse de la production nationale d’or ces dernières années, pourra encore compter sur la mine Mponeng pendant au moins deux décennies. Son propriétaire Harmony Gold a en effet annoncé, le 28 février, l’approbation d’un investissement de 7,9 milliards de rands (410 millions $) pour prolonger la durée de vie de la mine de sept ans à 20 ans, soit jusqu’en 2044. Ce projet devrait ajouter 3,05 millions d’onces aux réserves de la mine, permettant la production annuelle de 260 000 onces d’or en moyenne à Mponeng.
À titre de comparaison, la mine a livré 272 487 onces en 2023. À défaut d’aider l’Afrique du Sud à retrouver le statut de 1er producteur africain d’or, perdu depuis 2018, à part une exception en 2021, l’extension de la durée de Mponeng constitue l’une des rares éclaircies dans l’exploitation de l’or en Afrique du Sud, et plus largement dans le secteur minier local.
Longtemps premier producteur mondial d’or, le pays se retrouve désormais relégué hors du top 10, avec une production d’or de 84 tonnes en 2022, contre 605 en 1990. Parmi les facteurs qui ont contribué à ce déclin figurent l’épuisement des réserves d’or et des mines toujours plus profondes, engendrant des coûts parfois prohibitifs.
De même, le secteur minier dans son ensemble fait face à des contraintes logistiques et d’approvisionnement électrique depuis quelques années, problèmes qui affectent aussi les mineurs d’or.

Le Ghana aujourd’hui leader africain

AngloGold Ashanti, mine d’or en Afrique du Sud (Image : im-mining.com)

Cette situation a incité plusieurs entreprises, historiquement actives dans l’exploitation aurifère en Afrique du Sud, à investir davantage dans d’autres juridictions minières en Afrique, en Australie et dans les Amériques, ou encore à quitter définitivement la nation arc-en-ciel.
C’est le cas d’AngloGold Ashanti, ancien propriétaire de la mine Mponeng, qui a transféré en 2023 son siège social de Johannesburg à Londres, après avoir vendu son dernier actif dans le pays en 2020.
D’après les données publiées par les autorités ghanéennes, la production d’or des grandes sociétés minières a atteint en 2022 un total de 3,08 millions d’onces pendant que celle des petites exploitations totalisait 655 656 onces. Ces chiffres sont en hausse par rapport aux 2,2 millions d’onces et 98 001 onces respectivement réalisés par ces deux filières en 2012. Avec ce boum, le Ghana a ravi à l’Afrique du Sud le titre de premier producteur d’or africain.

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