Le terme « diaspora » vient du grec ancien diasporà, et désigne une dispersion, une dissémination, d’un peuple.
La diaspora juive
A l’origine, ce terme désigne exclusivement la dispersion du peuple juif à travers le monde, qui connaît deux phases :
La diaspora pré-romaine, qui est le résultat de la déportation d’un nombre important d’habitants, après le renversement du royaume de Juda, au VIième siècle avant notre ère. Ces populations dispersées se concentrent à Babylone et dans la Terre d’Israël, qui correspond à peu près à la Palestine.
Plus tard, une deuxième dispersion aura lieu, en gros, à partir des années 60/70 de notre ère, après la révolte du peuple juif contre la domination romaine, la prise de Jérusalem et la destruction du Temple ; certains juifs sont alors vendus comme esclaves, d’autres rejoignent les diasporas existantes. Ce processus se poursuit au Moyen-Age et, l’on peut considérer que la dispersion des juifs à travers le monde se répartit en deux grands groupes : les Ashkénazes, du nord et de l’est de l’Europe et les Séfarades, de la péninsule ibérique et du bassin méditerranéen.
Ces deux groupes vivent des persécutions et des expulsions permanentes. On retrouvera des communautés juives aussi bien en Europe que dans le Nouveau Monde, c’est-à-dire, en Amérique. Il y aura aussi des communautés en Chine, en Inde, en Ethiopie.
Le lien entre ces différentes diasporas juives éparpillées à travers le monde, est essentiellement spirituel et fondé sur la foi en la religion juive et à Yahvé, le Dieu que révèle la Torah. Des communautés juives continueront à se créer au gré des persécutions et des expulsions.
Au 19ième siècle, les pogroms en Russie et d’autres violences en Europe de l’Est accélèrent le mouvement de retour en Palestine, sur la Terre d’Israël. Au 20ième siècle, deux grands événements : la Shoah ou Holocauste, qui est une entreprise d’extermination du peuple juif pendant la seconde guerre mondiale. Deux tiers des juifs, soit six millions de personnes seront tuées. Mais aussi, la création, en 1948, de l’Etat d’Israël.
Diaspora non-juive.
Aujourd’hui, le terme diaspora désigne, par extension, l’ensemble des membres d’un peuple, d’une ethnie, d’une communauté à travers plusieurs pays. On parle ainsi de diaspora marocaine, de diaspora italienne, de diaspora chinoise, etc. Si le lien spirituel caractérise les diaspora juives, pour les autres diasporas présentent trois caractéristiques essentielles : la conscience d’avoir une même identité ethnique ou nationale, au-delà des choix de prendre ou non la nationalité du pays d’accueil.
L’existence d’une organisation politique, culturelle du groupe dispersé, dans le cadre d’une vie associative. L’existence de contacts divers avec le pays d’accueil. Ce phénomène, qui touche près de 600 millions de personnes, soit 10% de l’humanité, résulte de trois types de causes :
Des souffrances et autres traumatismes, pour les africains qui fuient leur pays pour trouver mieux ailleurs ; bientôt on parlera d’une forte diaspora syrienne et ukrainienne née des événements qui se passent dans leurs pays.
La recherche du travail, qui a vu les italiens, les espagnols, les marocains, dans les années 50 à se rendre massivement dans le nord de l’Europe, notamment, en France, en Allemagne, en Belgique et aux Pyas-Bas. Le commerce explique aussi l’émergence de diasporas. Les chinois, les indiens, les libanais, les pakistanais sont inclus dans ce type de diasporas.
Diaspora africaine
Un mot sur la diaspora africaine pour laquelle Onésha Afrika nourrit l’ambition de servir de trait d’union avec les pays d’origine pour que des partenariats soient noués en vue de booster le développement du continent. Cette diaspora trouve ses sources d’abord dans la traite négrière et se concentre essentiellement en Amérique du Noord, en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Mais l’on peut se demander si les membres des communautés africaines de Cuba, du Brésil, de Colombie et des Etats-Unis,… n’ont pas subi une trop grande perte de leur identité culturelle et si elles peuvent vraiment être appelées diaspora, au regard des caractéristiques énoncées plus haut.
Une autre diaspora africaine trouve ensuite sa source dans les mouvements migratoires pendant la période coloniale, mais aussi et surtout, depuis les indépendances. Cette diaspora, plus récente, a de liens très étroits avec les pays d’origine et joue un rôle majeur pour le développement de l’Afrique.
Signalons simplement que des pays comme le Nigeria et l’Egypte reçoivent chaque année des ressources financières évaluées à plus de 20 milliards de dollars. Quant à la diaspora kino-congolaise, notons qu’elle a apporté en 2011, 9 milliards de dollars, soit quatre fois plus que l’aide publique au développement.
Nous aurions pu relever d’autres aspects qui justifient l’intérêt à apporter à ces communautés vivant hors d’Afrique ; l’espace nous manque.
L’Afrique devrait, à travers les structures de l’Union Africaine, mettre en place des mécanismes pour mieux capter ces ressources et veiller à ce qu’il en soit fait un bon usage.