Le Kenya et l’Union européenne ont signé, le 19 juin à Nairobi, un partenariat économique d’envergure qui permettra au Kenya d’avoir un accès libre de droit à l’Union européenne.

Le Kenya et l’Union européenne entame une nouvelle phase dans leurs relations commerciales. L’accord de partenariat économique (APE), signé à Nairobi, permettra au Kenya d’avoir un accès libre au marché de l’UE, qui est son plus grand marché, dans la mesure où il y envoie 1/5ème de ses exportations. En retour, le Kenya ouvrira progressivement son marché, avec des réductions de taxe graduelles sur 25 ans, notamment pour les produits de l’industrie chimique ou des machines-outils.

L’APE conclu est d’une importance capitale pour les deux entités. Aussi, la cérémonie a été personnellement présidée par le président kényan William Ruto.

Il s’agit principalement de produits agricoles comme le thé et le café et de 70% de ses fleurs. Cet accord « assure un marché prévisible » pour les agriculteurs kényans, s’est félicité M. Ruto. L’accord a été signé par le ministre kényan du Commerce, Moses Koria, et le commissaire européen au Commerce Valdis Dombrovskis.

« C’est un grand jour pour les relations entre l’UE et le Kenya », a salué M. Dombrovskis, qui a rappelé que les entreprises européennes avaient investi 1 milliard d’euros au Kenya ces dix dernières années mais qu’il y a un « appétit » considérable à y faire encore plus d’affaires.

Le premier partenariat d’envergure UE-Afrique depuis 2016

« Ce partenariat UE-Kenya va stimuler le commerce et ouvrir de nouvelles opportunités pour les travailleurs, les entreprises et les citoyens », a réagi sur Twitter la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. « C’est une étape de toute première importance avec un partenaire africain important et un allié clé dans la lutte contre le changement climatique », a-t-elle précisé. Il s’agit du premier accord commercial de grande envergure entre l’UE et un pays africain depuis 2016.

Il intervient après une frénésie de dépenses de la Chine dans de grands projets d’infrastructures à travers le continent. L’UE a pris des mesures pour contrer le programme chinois dit des « Nouvelles routes de la soie », également connu sous le nom « La Ceinture et la Route », en annonçant en février qu’elle augmenterait les investissements au Kenya de centaines de millions de dollars par le biais de sa propre stratégie, « Global Gateway ».

Le Kenya est considéré par la communauté internationale comme une démocratie fiable et stable dans une région turbulente. Cet accord avec le Kenya est l’aboutissement de négociations commerciales entre l’UE et la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) qui ont débuté il y a une dizaine d’années. En 2014, l’UE et l’EAC – à l’époque le Kenya, le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi et la Tanzanie – ont finalisé les négociations en vue d’un accord de partenariat économique, mais seul Nairobi l’a ratifié. M. Dombrovskis a déclaré que l’accord restait ouvert à l’adhésion d’autres membres de l’EAC, qui comprend désormais également la République démocratique du Congo (RDC) et le Soudan du Sud.

Le thé reste la principale culture commerciale

Culture du thé au Kenya (Source image : newsweek.com)

La première culture vivrière du Kenya est le maïs, qui couvre 62 % des terres cultivables (2,20 millions de tonnes en 2005). Le sorgho, les pommes de terre, les haricots, les arachides et le tabac sont également cultivés sur les hauts plateaux, principale région agricole.

La canne à sucre, le blé, le manioc, l’ananas, le coton et les noix de cajou sont produits sur les plaines côtières.

Mais la principale culture commerciale reste le thé, avec 295 000 tonnes en 2005, suivie de loin par le café. Une industrie des fleurs coupées (production, transformation et vente) s’est aussi développée. Elle fait vivre 500 000 Kenyans et rapporte à l’économie nationale 200 millions de dollars par an, constituant la troisième source d’entrée de devises du pays, après le thé et le tourisme. Elle représente 15 % de ses exportations.

Ainsi, le Kenya est devenu le premier fournisseur de roses de l’Union européenne.

Selon le conseil de production des fleurs au Kenya cette industrie a connu chaque année une forte croissance en volume et en quantité de ses exportations. En 1988, le Kenya a exporté 10,986 tonnes de fleurs coupées. Ce chiffre grimpe à 86,480 tonnes en 2006 pour atteindre 117,713 tonnes en 2009. Ce qui représente une multiplication par 11 de sa quantité de production en 20 ans.

La pêche kényane suffit à satisfaire les besoins locaux

Le Kenya reconnu mondialement pour ses safaris, l’agroalimentaire représente aussi une part importante du PIB
(Image : exploreplanet.org)

Toutes ces fleurs sont exportées vers la bourse aux fleurs d’Amsterdam. Elles sont ensuite réexpédiées dans les États du monde entier et notamment au sein même de l’Europe.

La production de viande et de produits laitiers est également importante. En 2005, le Kenya possédait environ 12 millions de têtes de bovins, 10 millions d’ovins et 12 millions de caprins. La pêche, essentiellement pratiquée dans les fleuves et les lacs de l’intérieur, suffit à satisfaire le marché local.

Le secteur minier occupe une place très faible dans l’économie kenyane (soude, sel, fluor et minerais). D’importants gisements de plomb et d’argent ont cependant été découverts près de Mombasa. Bien qu’en expansion, le secteur industriel occupe une place modeste au sein de l’économie locale. En 2003, il occupait 20 % de la population active et représentait 19,6 % PNB.

Il concerne essentiellement l’agroalimentaire, dont la production est destinée à la consommation locale. L’économie tournant autour des safaris, bien que n’étant pas dominante, représente néanmoins une part importante du PIB.

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