Les basketteurs Sud-Soudanais ont écrit une page de l’histoire du basket, le dimanche 28 juillet 2024, en remportant la première victoire de leur pays aux Jeux olympiques face à Porto Rico (90-79) au stade Pierre Mauroy de Villeneuve-d’Ascq, dans la banlieue de Lille.
Dominants physiquement, les « Bright Stars » ont pris la mesure de leurs adversaires après un début de match raté, avec et sans ballon.
Pourtant, tout avait mal commencé, dès l’avant match. Les organisateurs se sont trompés d’hymne et n’ont pas envoyé celui du Soudan du Sud. Les « Bright Stars » ont semblé désemparés par cette méprise.
Le comité d’organisation a dit avoir « présenté ses plus sincères excuses à l’équipe du Soudan du Sud et à ses supporters pour l’erreur de manipulation qui a impacté la diffusion de leur hymne national, erreur dont nous mesurons l’importance ». « Nous avons été en mesure d’interrompre rapidement l’hymne diffusé par erreur et de jouer le bon hymne avant le début de la rencontre. En lien avec notre opérateur technique, tout le nécessaire est mis en œuvre pour comprendre comment cette situation regrettable a pu survenir et pour garantir qu’elle ne se reproduise pas à l’avenir », ont-ils ajouté.
Une équipe soudée
Encore marqués par l’incident, les Sud-Soudanais ont complètement manqué les premiers instants en ratant des paniers faciles, pendant que Porto Rico enchaînait les tirs à 3 points. Mais, fidèles à eux-mêmes, comme lors du dernier mondial qui les a vu éclore aux yeux du monde, les Sud-Soudanais sont revenus grâce à une force collective extraordinaire pour s’imposer 90 à 79.
Ces joueurs sont soudés par quelque chose qui les dépasse, des histoires singulières notamment. Tous jouent dans les meilleurs championnats du monde, aux États-Unis ou en Australie. Beaucoup ont dû fuir la guerre dans leur pays très tôt. Wenyen Gabriel, par exemple, n’avait que deux semaines quand sa famille est partie au Caire.
Des larmes de joie ont coulé chez les supporters Sud-Soudanais qui n’ont pas caché leurs émotions et se sont lâchés dans des scènes de joie. Cette équipe est en train de faire rêver un pays tout entier, voire un continent.
Le match suivant perdu face aux États-Unis
Désormais, le Soudan du Sud peut rêver encore plus grand, puisqu’il n’y a que 12 équipes de basket-ball dans ces Jeux olympiques et huit se qualifient pour les quarts de finale. Ce qui signifie que, même si le Soudan du Sud termine derrière la Serbie – vice-championne du monde – et l’insaisissable équipe des États-Unis, une troisième place pourrait suffire à qualifier les « Bright Stars » en quart de finale. Le rendez-vous suivant des Sud-Soudanais était programmé le mercredi 31 juillet contre les Américains, quadruples tenants du titre, et contre qui le Soudan du Sud n’a perdu que d’un point au match de préparation.
La rencontre a logiquement tourné en faveur des Américains (103-86). Ce qui n’enlève rien au mérite des Bright Stars. Il y avait donc encore de la marge pour continuer à rêver.
Paris 2024 : l’équipe olympique des réfugiés, un espoir pour les 120 millions de déplacés dans le monde
120 millions de personnes sont déplacées à travers le monde. Parmi ces nombreuses personnes qui ont fui leurs différents pays, 37 réfugiés venus de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique du Sud forment l’équipe des réfugiés olympiques qui prend part aux JO 2024 à Paris, dans plusieurs disciplines.
Ces 37 réfugiés, dont Dorian Keletela en provenance de la République démocratique du Congo, sont le visage des 120 millions de réfugiés dans le monde.
C’est la troisième fois qu’une équipe soutenue par l’organisation onusienne envoie ces athlètes exceptionnels aux Jeux olympiques.