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Incarcération de l’ancien président Jacob Zuma

La tension monte en Afrique du Sud depuis quatre jours. Selon la Radio France Internationale qui livre cette information, au moins six personnes ont péri dans ces troubles depuis le 10 juillet.

L’Afrique du Sud fait face à des violences déclenchées par les militants pro-Zuma en pays Zoulou. Les émeutes se sont transformées en révolte de la faim et se sont étendues aux quartiers pauvres des grandes villes: pillages, affrontements avec les forces de l’ordre…

Le président Cyril Ramaphosa s’est exprimé à la télévision nationale le 12 juillet pour appeler au calme et mobiliser l’armée. Dans un ton grave, il décrit les violences de ces derniers jours comme les pires que le pays ait jamais connues depuis les années 1990.

Selon le président sud-africain, l’armée a été déployée dans les provinces les plus touchées par la mobilisation. Elle sera accompagnée de tous les services de défense et de renseignement pour agir en support de la police et rétablir l’ordre.

Un conseil militaire devrait également se réunir deux fois par jour en sa présence et ce, jusqu’au retour au calme.

Sur les causes de la révolte, il a exclu tout motif politique, désignant les auteurs des violences comme des opportunistes instigateurs de chaos. Cyril Ramaphosa s’est voulu très ferme, insistant sur la tolérance zéro appliquée aux personnes qui troubleraient l’ordre public et qualifiant ces actes d’opportunistes de criminalité avec des groupes de personnes qui cherchent à instaurer le chaos pour couvrir leurs actions de pillage et de vol.

Tentative de recoller les morceaux

« Au début des émeutes, il y avait peutêtre des personnes qui cherchaient à créer des troubles liés au conflit ethnique. Nous savons que la plupart de nos concitoyens refusent d’être instrumentalisés par ces tensions ethniques » a-t-il assuré. « Aucune cause politique, aucune revendication ne peut justifier la violence et la destruction.

Ceux qui paient le prix sont les plus pauvres et les plus démunis. Les commerces et les infrastructures ont été détruits. Conséquence, nos malades n’ont pas pu recevoir leurs médicaments. Le personnel de santé ne peut plus se rendre dans les hôpitaux et les supermarchés ne sont plus approvisionnés en nourriture.

D’ici à quelques semaines, nous allons bientôt faire face à un grand risque d’insécurité alimentaire et de manque de médicaments », a martelé Cyril Ramaphosa. Pour décourager ces actes, près de 500 personnes ont déjà été arrêtées. Le président sud-africain a promis que l’armée n’hésiterait pas à poursuivre les arrestations si nécessaire et que la justice se saisirait prioritairement de ces affaires.

Pour clore ses propos, Cyril Ramaphosa a annoncé souhaiter rencontrer les différents leaders des partis politiques afin, dit-il, de recueillir leur « sagesse », et tenter avec eux de résoudre cette crise.

Sarah Mangaza

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