Le « tout premier Centre culturel congolais de Belgique » a été inauguré le vendredi 15 décembre par la Ville de Bruxelles, en présence du Pr Christian Ndongala Nkuku, ambassadeur de la République démocratique du Congo au Benelux.
« Nous sommes conscients de l’histoire commune qui lie la Belgique et le Congo, et nous souhaitons que ce centre soit un outil de diffusion de cette histoire, mais surtout qu’il devienne un lieu d’émancipation des communautés congolaises, belgo-congolaises et africaines à Bruxelles », a déclaré à cette occasion M. Philippe Close, bourgmestre de la ville.
Pour sa part, l’ambassadeur de la RDC a salué cette initiative qui « rencontre nos propres aspirations en tant qu’acteur opérant dans le champ, entre autres, de ce que nous appelons la diplomatie culturelle.
Selon le diplomate congolais, ce projet « vient non seulement combler un vide mais également servir d’interface entre la culture d’ici et celle d’ailleurs, en favorisant les échanges interpersonnels et en transcendant les frontières pour la circulation des biens culturels ainsi que des collections de nos États respectifs ».
Le Pr Ndongala s’est également réjoui du fait que l’inauguration du Centre culturel congolais coïncide avec la célébration du deuxième anniversaire de l’inscription de la Rumba congolaise au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco.
En effet, a-t-il expliqué, la rumba congolaise, « dans son essence et dans sa puissance, loin d’être une danse ou un rythme musical, constitue à la fois l’un des éléments fondamentaux de notre corpus identitaire et l’une des expressions culturelles les plus abouties du patrimoine culturel congolais, si riche et si dense ».
Il a affirmé que l’acte posé par la ville de Bruxelles contribue au rayonnement culturel de la RDC ainsi qu’à la visibilité et à la valorisation de son image auprès des publics belge et européen.
Raconter l’histoire dans une pensée reconstructive et tournée vers l’avenir
Avec le Centre culturel congolais de Belgique, Bruxelles souhaite « raconter l’histoire du Congo et de la Belgique dans une pensée reconstructive et tournée vers l’avenir », a souligné l’échevine à l’Égalité des chances, Mme Lydia Mutyebele.
Ce lieu se veut un « espace d’accueil, de passation, de savoir et de découverte, où se célèbrera la richesse des cultures congolaises et des autres cultures africaines dans toute leur complexité », s’est-elle réjouie. Le centre sera aussi un espace de promotion de l’égalité des genres, mettant en lumière « les contributions significatives des femmes », a-t-elle ajouté.
Ce centre proposera une programmation variée et « ouverte aux cultures africaines », sous forme de concerts, expositions, projections, cafés littéraires, ainsi qu’un centre d’information sur les cultures et l’histoire du Congo et de l’Afrique.
« Offrir une immersion au cœur des différentes cultures africaines et refléter la diversité des nombreuses communautés qui coexistent à Bruxelles et en Belgique, tels sont les objectifs du centre, a souligné de son côté Mme Delphine Houba, échevine de la Culture.
Cette initiative s’inscrit dans la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, proclamée par l’Assemblée générale de l’ONU en 2015, qui exhorte notamment la Belgique à « s’attaquer aux causes profondes du racisme actuel ». Il s’agit là d’une « étape essentielle dans le travail de décolonisation des mentalités », souligne-t-on.
Dans la soirée, il a été procédé à la cérémonie d’habillage du ManckenPis, le célèbre totem de la Ville de Bruxelles, en tenue traditionnelle de dignitaire luba du Congo, suivie d’un spectacle d’hommage à la rumba congolaise. L’on a reconnu dans la Salle gothique de l’Hôtel de ville la présence de stars de la musique congolaise tels Seigneur Lokombe ou encore Avedila Petit Poisson, à côté d’un groupe de danse traditionnelle, tous venus agrémenter la soirée dédiée à la rumba congolaise.