Sekou Touré

La Guinée vote «Non» Le 28 septembre 1958, la Guinée vote «Non» au référendum sur la «Communauté française» proposé par le pouvoir colonial. Ce vote va ouvrir la voie des indépendances africaines. L’artisan de ce Non est un ancien syndicaliste du nom de Sekou Touré.

Noir dans sa robe blanche, Sekou Touré martèle chacun de ses mots, échos d’une Afrique humiliée réclamant sa dignité: «Nous avons un indiscutable besoin, celui de notre dignité. Et il n’y a pas de dignité sans liberté. Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage». A ses côtés, pâle, fatigué, le général de Gaulle est touché par les rafales d’acclamation qui montent du fond de la salle. La Guinée d’accord avec Sekou Touré votera «Non» au référendum.


Thomas Sankara

Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est assassiné au cours d’un coup d’État militaire. C’est alors la consternation dans toute l’Afrique. Né en 1949 au Burkina-Faso, Thomas Sankara devient président en 1983, inaugurant ainsi l’ère de la révolution burkinabé. Celle-ci va redonner l’espoir à toute la jeunesse africaine.

Sans carats, sans carat, sans demeure, sans frontières, sans armes. Avec une immense fraternelle envie, il prenait un micro et la vérité venait par l’intégrité de ses élans. Honte aux poètes qui ont attrapé la fièvre répandue de la soumission cherche ta voie Afrique rassemble les terres dispersées habille les aubes enguenillées. Tendu vers cet idéal géant, il vient de livrer au soleil son corps criblé: «qu’importe la mort».


A luta continua

Le 19 octobre 1986, Samoura Machel disparu dans un mystérieux accident d’avion. Son avion détourné en territoire sud-africain s’y écrase. Successeur d’Edouardo Mondlane, Samoura Machel mène le Mozambique à l’indépendance le 25 juin 1975.

Il arrivait souriant, gesticulant et il tendait chaleureusement sa grande main. C’était un bonjour lumineux. Il disait toujours «a luta continua», car il ne pouvait s’arrêter alors que des peuples entiers survivent comme ils peuvent. Son oeil était plus grand que tous les horizons: il embrassait toutes les luttes. Il connaissat la magie qui mue la misère en courage: «la tragédie ce n’est pas la misère; c’est la résignation, l’habitude de la misère».


Couronnement de Sélassié: roi des rois

Le 2 novembre 1930, Hailé Sélassié est couronné roi d’Éthiopie. Né le 23 juillet 1892 et mort le 27 août 1975, Hailé Selassié a était le dernier négus d’Éthiopie. S’il a été l’artisan de la résistance de l’Éthiopie contre la pénétration coloniale, l’Empereur aura laissé son peuple croupir dan un semi-esclavage; le pays appartenant à des grands propriétaires fonciers.

Yeux pétillants et malicieux, collier de barbe brune, cheveux crépis. Par la taille il est le plus petit: 1,58m. Par ses titres il est le plus grand: roi des rois, lion conquérant de la tribu de juda,- défenseur de la loi chrétienne, élu de Dieu et empereur d’Éthiopie. Il descend, dit-on, en droite ligne de la Reine de Saba et du Roi Salomon.


Luanda, de quoi demain sera-t-il fait?

Le 11 novembre 1975, l’Angola accède à l’indépendance dans un climat de guerre.

Les statuts et les monuments rappelant la colonisation ont été recouvert, déplacés ou sacagés. Les rues pavoisent discrètement: quelques drapaux du MPLA par là, quelques banderoles rappelant les palavros de ordem (mot d’ordre) du mouvement par-ci. L’indépendance, la fin de 500 ans d’occupation coloniale portugaise, c’est pour tout à l’heure. Mais il n’y aura pas d’explosion de joie.

Les visages sont graves et inquiets: le FNLA et l’armée zaïroise (la RDC à l’époque de Mobutu) sont à 17 km de la capitale, et la colonne blindée sud-africaine équipée de matériel ultramoderne à 260 km. De quoi demain sera-t-il fait?

A minuit Agostino Neto proclame la naissance dans le sang de la RPA.

Le drapeau portugais descend, le drapeau angolais monte. Sur un fond rouge et noir une demi-roue dentée croise une machette. Le tout est surmonté d’une étoile à 5 branches. Paysannerie et classe ouvrière unis sous le signe de l’internationalisme. Tout un programme.

Mais de quoi demain sera-t-il fait?

Une banderole à l’entrée de mucèque donne une réponse optimiste: A victória é certa!


Création de l’UNIA

Le 31 juillet 1914, Marcus Garvey crée l’Unia. Elle sera la plus grande organisation nègre de tous le temps en terme de mobilisation populaire. Ses publications étaient lues jusque dans les villages reculés d’Afrique, où elles étaient d’ailleurs interdites. Le 1er août 1920, l’Unia tient son premier congrès à New York.

Les rues de Harlem roulent au son de marches entraînantes. Des troupes en uniformes élégants défilent au pas cadencé vers le Madison Square Garden. Mister Garvey est là. Pour répandre le message: « Nous sommes les descendants d’un peuple qui a trop souffert; nous sommes les descendants d’un peuple résolu à ne plus souffrir. Nous allons mobiliser les 400 millions des Noirs de la planète et planter sur le sol d’Afrique la bannière de la liberté. »

Les rues de Harlem roulent sur le son de marches entraînantes, entraînantes vers la liberté.

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