Dans son discours sur l’état de la Nation prononcé le 14 novembre 2023 devant le parlement réuni en Congrès, le Président Félix Tshisekedi a annoncé qu’à ce jour, un portefeuille colossal de 49 projets d’électrification rurale a vu le jour. Il a précisé qu’il s’agit là de projets de soutirage par extension de réseau et des constructions de centrales photovoltaïques pour les zones rurales enclavées.
« De ce lot de 49 projets, 32 ont déjà bénéficié de financement public à une hauteur de décaissement très avancé et sont en cours d’exécution.
Il sera question de l’injection, à travers ces projets, de pas moins de 30 Mégawatts d’énergie électrique dans le Congo rural à la fin de cette année, tout comme au cours du premier semestre de l’année 2024 », a fait savoir le chef de l’État congolais.
Pour Félix Tshisekedi, à travers ces projets totalement financés par le gouvernement, l’État, comme jamais auparavant, a pris ses responsabilités à bras le corps pour signer son retour sur la scène d’investissements dans les infrastructures énergétiques sur fonds propres.
De l’avis du Président Tshisekedi, cette prise de responsabilité illustre clairement « notre volonté politique de redonner au Congo sa capacité de se mobiliser pour la cause de son progrès dans la pleine autonomie financière ».

Le PDL-145T, un pas de géant vers la modernité des zones rurales en RDC

C’est certainement la réalisation-phare du quinquennat du chef de l’État congolais Félix Antoine Tshisekedi qui s’achève. Le Programme de développement local des 145 territoires, mieux connu sous le sigle de PDL-145T, apparaît déjà à mi-parcours comme une avancée majeure dans le processus d’aménagement et de modernisation de l’arrière-pays en RDC.

Il convient de le reconnaître, ce vaste programme de développement des entités de base initié pourrait jouer un rôle crucial dans la réélection de son concepteur, Félix Antoine Tshisekedi, pour un second mandat à la tête du pays.
Brocardé par les adversaires du régime lors de son lancement, le PDL-145T prend de plus en plus forme et frappe les esprits en ce mois électoral de décembre 2023, à la veille des élections générales de fin mandat.
À en croire l’évaluation à mi-parcours faite le 16 novembre dernier à Kinshasa par la ministre d’État congolaise du Plan Judith Tuluka, 305 ouvrages, dont 178 écoles, 108 centres de santé et 18 bâtiments administratifs, sont déjà sortis de terre et réceptionnés par le gouvernement congolais, en attendant des dizaines d’autres en voie de finition et dont l’inauguration est prévue d’ici fin décembre. Pratiquement du pain béni pour le Président-candidat, aujourd’hui en campagne pour un second bail auprès des électeurs, dont la majorité habite justement dans le Congo profond.

Un programme participatif

La ministre d’État congolaise du Plan Judith Suminwa Tuluka (Image source : kongomedia.net)

Selon la ministre d’État congolaise, il ne s’agit là que d’une première phase concernant le volet infrastructures, le second volet, qui prendra forme dès 2024, étant focalisé sur la relance de l’agriculture et la réhabilitation des routes de desserte.
Le PDL-145T est un programme de développement intégral participatif qui a été conçu avec une consultation des populations locales concernées, qui ont exprimé leurs propres besoins en infrastructures de base.
En dehors d’un budget considérable de l’État congolais, le programme bénéficie d’un important financement de la Banque mondiale et du Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD).

Bilan de fin mandat Près de 920 ouvrages prêts d’ici fin décembre 2023

L’hôpital de référence de Kinshasa (ex-Mama Yemo), en construction par le Bcco

Même si le gouvernement congolais feint de ne pas le déclarer ouvertement, il s’agit bien là de la plus grande réussite du mandat du Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo : le Programme des 145 territoires.

La ministre d’État au Plan, Mme Judith Suminwa Tuluka, s’est contentée, elle, d’évoquer un « bilan à mi-parcours » du programme, au cours de son point de presse conjoint avec son collègue de la Communication et médias, Patrick Muyaya, le 16 novembre, pour dépeindre l’état des lieux de ce « programme inédit dans l’histoire de la République démocratique du Congo, visant à redonner vie aux écosystèmes à travers le pays ».
D’ici fin décembre 2023, le gouvernement prévoit de réceptionner un total de 916 ouvrages sur un total de 2 200, comprenant 1 500 écoles, 700 centres de santé et 145 bâtiments administratifs, construits dans le cadre du Programme de développement local des 145 territoires (PDL-145T), selon la ministre.
Mais elle a tenu à préciser qu’à ce jour, 556 ouvrages comprenant des écoles, des centres de santé et des bâtiments administratifs, ont déjà été réceptionnés, avant de faire remarquer que le programme est en constante évolution et que ce chiffre évoluera au jour le jour, car les chantiers sont encore en cours à travers le Congo.
Les travaux d’exécution du PDL-145 ont seulement démarré en février dernier. Son coût initial était estimé à 1,66 milliard de dollars américains sur une période de 3 ans.
Le premier volet du programme, qui concerne celui des services sociaux de base, à savoir la construction de 2 131 infrastructures comprenant 788 centres de santé, 1 198 écoles et 145 bâtiments administratifs, est évalué à 511 millions de dollars américains.

Mais aussi des milliers de kilomètres de routes

Le premier volet inclut également l’entretien et la réhabilitation de 40 000 kilomètres de routes de desserte agricole et des ouvrages d’art associés, ainsi que l’électrification et l’accès à l’eau pour un budget s’élevant à 1,25 milliard de dollars américains, qui viennent s’ajouter à 1,66 milliard de dollars américains pour obtenir le coût total du PDL-145T, selon les précisions fournies par la ministre du Plan.
Le deuxième volet prend en compte le renforcement des capacités des autorités locales, tandis que le troisième concerne le développement agricole dans le cadre d’une chaîne transformatrice et ainsi développer l’économie locale, donner du travail et transformer les produits des récoltes.

Réduire les inégalités entre les milieux urbains et ruraux

Initié par le président Tshisekedi, le PDL-145T vise principalement à « réduire la fracture et les inégalités entre les milieux urbains et les centres ruraux. Il a fallu voir comment aider les élèves à étudier avec dignité, comment prodiguer des soins appropriés dans des centres de santé qui soient dignes de ce nom et comment restaurer l’autorité de l’État au niveau des territoires, avec des bâtiments administratifs réunissant l’ensemble des services. La ministre du Plan a rassuré que ce programme, qui se veut participatif, est le fruit des concertations menées entre le gouvernement et ensemble des populations locales. Il s’agit donc de prendre en compte les besoins exprimés localement. Il aura également l’avantage de redynamiser les économies locales et transformer les conditions et le cadre de vie des citoyens. Le PDL-145T qui consiste à construire un certain nombre d’infrastructures sur l’ensemble du territoire national constitue une première en République démissionnaire du Congo, et même en Afrique », s’est réjouie Mme Tuluka.
« La RDC est énorme en termes de superficie et le Sénégal qui l’a réalisé ne fait que le cinquième du Congo. D’où l’ampleur du travail à accomplir », a-t-elle fait remarquer.

Des constructions similaires partout pour l’égalité des citoyens

Il est également intéressant de noter que les constructions qui sont en train d’être réalisées sont les mêmes, que ce soit à Beni, à Goma, à Lukula, à Kisangani ou à Kikwit, dans l’objectif de mettre tous les citoyens sur le même pied d’égalité.
Au-delà de la construction des infrastructures,
le développement local implique également le développement du secteur privé national, local et le meilleur accès aux revenus aux populations. Dans ce cadre, des ateliers de formation ont été organisés dans les provinces de Bas-Uélé, Mongala, Tshuapa, Tshopo, Sankuru, Maniema, Kasai, Tanganyika et Sud-Kivu, qui ont permis à plus de 800 participants d’entreprises de maitriser les outils et les procédures de passation de marché du PNUD et des Nations Unies.

Des entreprises congolaises mises à contribution

Boulevard du 30 juin à Kinshasa (Image d’illustration)

Aujourd’hui, plusieurs entreprises congolaises et des ONG de développement qui répondent aux exigences des partenaires exécutent des centaines d’infrastructures dans des dizaines de territoires.
Par ailleurs, avec une approche basée sur l’adhésion, l’appropriation, la participation et le suivi participatif des femmes, des jeunes, de la société civile, des médias locaux, le gage de la réussite de ce programme est assuré, a la satisfaction générale des communautés locales bénéficiaires directes, qui assistent ainsi à la réduction significative des inégalités dans les zones rurales et périurbaines.

Des écosystèmes pour booster les économies locales

La RDC un pays aux mille visages (Source : starsinsider.com)

Avec un total de 2 200 ouvrages que prévoit le PDL-145T, c’est un ensemble d’écosystèmes qui seront créés autour des réalisations et qui vont booster les économies locales.
Mais il convient de signaler qu’en dehors du PDL-145T, le gouvernement continue également de mener son propre programme d’action, qui concerne l’ensemble d’initiatives que les citoyens peuvent entreprendre au niveau des communautés locales. Quant à l’exécution du Programme de développement des 145 territoires lui-même, en vue d’éviter les éléphants blancs, sa mise en œuvre est confiée à trois agences largement crédibles, que sont la Cellule d’exécution des financements en faveur des États fragiles (CFEF), le Bureau conjoint de coordination (BCCO) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Le PDL-145T ou la réponse de l’État congolais aux défis de la croissance démographique en Afrique

Félix Tshisekedi dans sa présidence de l’Union Africaine

Le programme de développement local des 145 territoires, en vue d’améliorer les conditions et le cadre de vie des populations rurales de la République démocratique du Congo, a fait l’objet d’une conférence animée à Bruxelles, par l’ambassadeur de la RDC au Benelux, le jeudi 5 octobre.
« Ce projet, d’un montant total initial d’environ 1,6 milliard de dollars, vise à autonomiser les 145 territoires qui sont répartis dans les 26 provinces que compte le pays et projette, à terme, de sortir 25 millions de Congolais de la pauvreté », a expliqué le Prof. Christian Ndongala Nkuku aux étudiants de l’Ecole royale militaire (ERM) de Belgique.
Le bilan d’étape de ce programme est fort remarquable, tandis que ses perspectives s’annoncent prometteuses pour le développement territorial transversal de la RDC, a souligné le diplomate congolais, au cours de cette conférence intitulée « Croissance démographique en Afrique : défis et développement ».
L’orateur a démontré le rapprochement des rapports existant entre la démographie, la croissance économique et le développement en Afrique. Ainsi, alors que le solde naturel est négatif sur un certain nombre de continents, sauf en Asie, il revient que la population africaine est en passe de devenir la deuxième à l’échelle de la planète, à l’horizon 2050, après l’Asie, en ce qu’elle enregistre la plus forte croissance, a déclaré M. Ndongala.
En effet, a-t-il soutenu, après 1950, la croissance démographique au cours de cette période était due à la baisse du taux de mortalité, car celui-ci a diminué de 50% au cours des 30-40 années suivantes en Afrique et en Asie.

Fixer les populations sur leurs terres

Le conférencier a noté que le déplacement des personnes et ses conséquences économiques constituent un dilemme énorme, car dans une économie mondialisée, le capital peut se déplacer rapidement, alors que le travail est moins mobile et limité par des différences culturelles et linguistiques. En outre, il y a moins de consensus sur la libre circulation des travailleurs que sur la libre circulation des capitaux.
La libre circulation des populations à l’intérieur des frontières d’un État induit un mouvement des masses en provenance des régions rurales vers les grands centres urbains, une situation à laquelle de nombreux pays n’étaient guère préparés, a-t-il fait remarquer.
Aussi, la mise en œuvre du PDL-145 T en RDC constitue-t-elle une piste pour le gouvernement congolais afin de mettre un frein aux déplacements incontrôlés des populations en les fixant sur leurs terres.
En termes d’investissements, de formation et de perspectives, le diplomate a cité le cas des jeunes issus de bandes urbaines qui sont en ce jour en formation à Kaniama-Kasese, au Katanga, indiquant que certains d’entre eux ont été envoyés en Afrique du Sud pour parachever leur formation dans la conduite et la maintenance des locomotives commandées par le gouvernement congolais. Cela démontre que l’État est en train d’assumer sa part de responsabilité, a souligné l’ambassadeur Christian Ndongala

S.E. M. Christian Ndongala Nkuku, ambassadeur de la RDC au Benelux et auprès de l’Union européenne
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