C’est au cours d’une solennelle adresse à la Nation, en direct du bureau Ovale, que le président américain a plaidé, le 19 octobre, en faveur d’un soutien des deux chambres en vue de l’envoi de dizaines de milliards de dollars d’aides supplémentaires à Israël et l’Ukraine.

Il fallait des arguments forts de la part du locataire de la Maison blanche pour réussir à convaincre surtout les républicains qui détiennent la Chambre. Ainsi, pour Joe Biden, le Hamas et le président russe Vladimir Poutine veulent chacun « anéantir » des démocraties. Et d’annoncer qu’il allait demander au Congrès américain de financer « en urgence » l’aide à Israël et à l’Ukraine.

« Le Hamas et Poutine représentent des menaces différentes, mais ils ont ceci en commun : ils veulent tous deux complètement anéantir une démocratie voisine », a ajouté le démocrate de 80 ans, à son retour de Tel-Aviv où il a apporté son soutien face au Hamas, soutenu dans le conflit israélo-palestinien par le Hezbollah. À son avis, les États-Unis seront davantage en sécurité « pour des générations » s’ils aident ces deux pays en guerre.

Séduire les élus pour servir l’Ukraine

Avec cette adresse, Joe Biden, candidat à sa propre succession à la présidentielle de 2024, veut convaincre ses opposants de la droite dure mais aussi les électeurs lassés du conflit en Ukraine de la nécessité d’une énorme enveloppe à Kiev et Israël. Un subterfuge invoqué en vue de réussir à trouver un consensus pour une assistance militaire supplémentaire à Kiev, alors que les démocrates contrôlent le Sénat et les conservateurs la Chambre des représentants.

Selon une source, la Maison Blanche veut ainsi réclamer au Congrès une colossale enveloppe de 100 milliards de dollars pour l’Ukraine, Israël, Taïwan et la crise migratoire à la frontière avec le Mexique.

Si les adversaires républicains de Joe Biden sont pour certains hésitants sur l’aide militaire à l’Ukraine, ils sont les premiers à réclamer un appui massif à Israël, une posture musclée sur l’immigration et une attitude ferme face à la Chine.

Joe Biden, dont le pays a déboursé des dizaines de milliards pour l’Ukraine, doit non seulement vaincre la lassitude d’une partie des élus mais aussi de l’opinion publique américaine face à un conflit qui dure.

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