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Covid-19 : Le Maroc dans le Top 10 mondial en matière de vaccination

Le Maroc élargit progressivement sa campagne de vaccination à toute la population. Elle est ouverte depuis le 10 mai aux plus de 50 ans.

Alors que la pénurie de vaccins contre le Covid-19 touche presque tous les pays du continent, Rabat vient de recevoir 2 millions de doses supplémentaires du chinois Sinopharm. Quelque 9 millions de personnes, soit près de 30 % de la population, ont reçu une première injection et 4,4 millions une seconde. Le gouvernement a fixé pour objectif d’immuniser rapidement 80 % des habitants.

Pour cela, il a commandé 41 millions de doses à Sinopharm et 50 millions à AstraZeneca, selon les chiffres du Global Health Innovation Center de l’université Duke (Etats-Unis), qui opère un suivi de l’accès à la vaccination contre le Covid-19. Avec ses 9 millions de citoyens vaccinés, le Maroc se situe dans le Top 10 mondial des pays qui ont réussi leur campagne de vaccination, se félicite l’OMS.

Une faible moyenne de 0,36% des personnes vaccinées en Afrique

Le Maroc a ainsi déjà totalement vacciné 11.47% de sa population. Un record, comparé à une moyenne de 0.36% en Afrique, à 2,77% au Canada, 7,89% en moyenne en Europe dont 8,37% en France et 7,21% en Allemagne, 17,78% en Amérique du Nord et 4,77% en Russie).

Selon un expert marocain, « nous sommes là aujourd’hui parce que nous nous y sommes pris très tôt – depuis avril 2020 – en participant dans les essais et le financement », avant de lancer une campagne de vaccination gratuite le 28 janvier 2021.

Le rythme de la vaccination dans les semaines à venir dépendra de la reconstitution des stocks en doses de vaccins (AstraZeneca et Sinopharm).

Mais malgré l’amélioration de la situation sanitaire, les mesures de couvre-feu avaient été renforcées pendant le ramadan, afin de prévenir une recrudescence des contaminations. Les frontières aériennes sont restées fermées avec la France et l’Espagne depuis fin mars et avec l’Inde depuis le 24 avril.

Afrique: La défiance face au vaccin

Alors que la pandémie continue de faire des victimes à travers le monde, l’Afrique peine à convaincre ses populations du danger de la pandémie et de la pertinence du vaccin. L’Europe, elle, a brandi le spectre du Coronapass préalable à l’accès aux espaces fermés pour enfin voir les populations affluer dans les centres de vaccination.

En effet, alors que l’Union africaine (UA) a sécurisé 400 millions de doses de vaccins avec Johnson & Johnson, dont un premier lot de 220 millions livrables à partir de septembre, seuls cinq pays (Botswana, Cameroun, Tunisie, Togo et Maurice) ont confirmé leur commande et versé une avance de 15 %, a déploré le 8 mai Benedict Oramah, le président de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), lors d’une réunion extraordinaire des ministres de la Santé.

À la demande de l’UA, l’établissement financier panafricain a mis sur pied une facilité de paiement de 2 milliards de dollars pour aider les pays à acquérir des vaccins achetés de manière groupée par l’initiative Avatt (African Vaccine Acquisition Task Team).

« Treize autres pays ont signé des lettres de commande mais n’ont pas versé leur acompte, 17 ont exprimé leur intérêt et 21 n’ont fait aucune démarche », a précisé M. Oramah.

D’ici à septembre, l’UA doit dire si elle maintient son option sur le deuxième lot de 180 millions de doses. Le mécanisme de solidarité internationale Covax doit permettre de couvrir gratuitement 20 % des besoins des pays les plus pauvres, peut-être 30 % si les donateurs occidentaux augmentent leurs contributions. Au-delà, il revient à chaque État de financer ses propres besoins.

L’Afrique a relativement été épargnée, mais est-ce suffisant ?

À décharge, l’Afrique a pour le moment été relativement épargnée par le coronavirus, avec 3,1 % des cas et environ 4 % des décès, selon l’Africa CDC, une structure sanitaire de l’UA. Mais la recrudescence exponentielle des contaminations en Inde, un pays relativement épargné au début de la pandémie, malgré ses villes surpeuplées et la vétusté de son système de santé, amène les instances panafricaines à prendre la menace au sérieux et à préconiser de revenir à une application stricte des mesures barrières.

Onésha Afrika

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