Les records ont volé en éclat, au terme d’une Coupe d’Afrique des nations (CAN) étincelante et pleine de rebondissements, où finalement les Eléphants de la Côte d’Ivoire, pays organisateur, vont l’emporter.

À l’issue d’un ultime match à rebondissements, la Coupe d’Afrique des nations 2023, jouée en 2024, a vu la Côte d’Ivoire être sacrée chez elle. Les Éléphants sont le symbole d’une édition où tout était possible. Entre les surprises de la phase de poules et les retournements de situation des matchs à élimination directe, les amoureux du football ont vibré tout au long des 52 rencontres de la phase finale de la CAN.
Après une déroute face à la Guinée équatoriale (0-4), la CAN semblait se terminer dès la phase de poules pour le pays hôte. Contrainte d’espérer un scénario favorable dans les autres groupes pour se qualifier en huitièmes de finale parmi les six meilleures troisièmes de groupe et d’évoluer avec un nouveau sélectionneur, Jean-Louis Gasset ayant démissionné à la suite de la débâcle face aux Équato-Guinéens.
La Côte d’Ivoire est revenue de nulle part pour remporter le troisième titre continental de son histoire. Derniers meilleurs 3èmes pour accéder aux huitièmes, les Ivoiriens, revigorés après avoir frôlé la catastrophe, ont successivement battu, sur la route sinueuse pour le Graal, le Sénégal (1-1, 5 tab à 4), le Mali (2-1 ap), la République démocratique du Congo (1-0) et, en finale, le Nigéria (2-1).
Preuve que leur parcours relève autant du conte de fées que de la science-fiction, les coéquipiers de Franck Kessié ont gagné trois de leurs matchs à élimination directe après avoir été menés.

Leçon de vie : tout est possible

L’ivoirien Sébastian Haller, attaquant de Dortmund, est devenu le héros de la finale de la CAN 2023 (Image : alphacoders.com)

Trois hommes ont joué un rôle clé dans le sacre ivoirien et leurs destins atypiques rendent l’histoire encore plus belle. Emerse Faé a débuté la compétition en tant qu’entraîneur-adjoint et l’a terminée au poste de sélectionneur. Il n’a eu aucun mal à gérer cette promotion inattendue, connaissant quatre succès en autant de rencontres pour sa première expérience de coach numéro 1 au plus haut niveau. Ce trophée vient récompenser un ancien joueur qui avait dû prendre sa retraite à seulement 28 ans à cause de phlébites à répétition.
Par contre, ce n’est pas une blessure, mais une maladie qui a failli mettre un terme à la carrière de Sébastian Haller, le buteur décisif en finale. L’attaquant du Borussia Dortmund a vécu un moment terrible quand un cancer des testicules lui a été diagnostiqué lors de sa visite médicale à sa signature avec le club allemand en 2022. Pendant les six mois qui ont suivi, il a dû subir deux opérations et quatre séances de chimiothérapie.
Le joueur de 29 ans est revenu à son meilleur niveau depuis, devenant même le héros de la finale en marquant le but de la victoire d’une reprise acrobatique en seconde période, sur un centre de Simon Adingra.
Ce dernier a été élu meilleur jeune joueur de la CAN 2023. Double passeur décisif en finale, le joueur de Brighton a aussi marqué un but. Et quel but ! En quarts de finale, il a égalisé contre le Mali à la 90ème minute pour sauver la Côte d’Ivoire.
Le joueur de 22 ans passé par l’Union Saint-Gilloise, en Belgique, a aussi connu une mésaventure dans sa carrière.
À 12 ans, il avait été victime d’une escroquerie et s’était retrouvé seul au Bénin où un éducateur lui avait fait miroiter une intégration dans une académie.
Le sacre de la Côte d’Ivoire n’est pas seulement une revanche après une phase de poules désastreuse, c’est une formidable leçon de vie qui prouve que tout est possible.

Les favoris cueillis dans leur rêve

L’équato-guinéen Emilio Nsue, meilleur buteur de la CAN avec 5 buts en 4 matchs (Image : wuzupnigerian.ng)

La phase de poules a été marquée par de nombreuses surprises. Alors que la Guinée équatoriale, le Cabo Verde ou l’Angola ont terminé en tête de leurs groupes respectifs, le Ghana, la Tunisie ou l’Algérie ont été éliminés dès la phase de poules.
Le constat est particulièrement douloureux pour les Fennecs qui n’ont plus réussi à sortir des poules depuis leur titre en 2019.
Djamel Belmadi pouvait pourtant compter sur un Baghdad Bounedjah en jambes, trois buts en trois matchs. Mais ça n’a pas suffi pour battre l’Angola (1-1), le Burkina Faso (2-2) ou même résister à la Mauritanie qui s’offrait là sa première victoire en phase finale de CAN (1-0).
Le scénario a été similaire pour le Ghana, qui compte des individualités talentueuses comme Mohamed Kudus, mais a failli collectivement dans un groupe relevé. Du côté de la Tunisie, c’est l’intensité physique qui a pêché.
Un constat s’impose avec cette folle édition de la CAN, tout est possible dans le football africain, des cadors en déroute aux plus beaux contes de fées.
Le classement des buteurs le prouve aussi. Malgré des stars comme Mohamed Salah, Victor Osimhen ou Sadio Mané, c’est Emilio Nsue qui a été le soulier d’or de la compétition.
Le joueur d’Intercity FC, en 3ème division espagnole, a marqué cinq buts en quatre matchs avec la Guinée équatoriale.

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