Une illustration présentant le Pharaon Ramsès II a fait le buzz des réseaux sociaux, suscitant une vague de réactions dans les directions les plus diverses notamment sur Facebook.

Il s’agit d’une reconstitution numérique du visage du plus prestigieux pharaon de l’Egypte antique, qui a régné 66 ans durant, de – 1279 à -1213. Appelé « Pharaon bâtisseur » en raison des nombreux monuments construits sous son règne, parmi lesquels, le temple d’Abou Simbel, Ramsès II avait plusieurs épouses, dont la plus célèbre est Néfertiti.

Quant à la controverse, nombreux sont les internautes, convaincus par la négro-africanité de l’Egypte pharaonique, s’attendaient à voir les traits d’un Africain, avec un nez plat, des lèvres épaisses et des cheveux crépus, outre le teint noir.

Mais dans cette reconstitution, la couleur de la peau, la finesse du nez et des lèvres, de même que les cheveux lisses font de Ramsès Il un homme de « race » plutôt indo-européenne, c’est-à-dire « blanche ».

Pour cet internaute, « la photo est fausse. La dynastie des pharaons était noire. Si l’on observe les monuments bâtis en leur hommage, les constructeurs égyptiens reproduisaient fidèlement l’apparence faciale de leurs rois, qu’ils considéraient comme des divinités au corps d’humains.

Ainsi, il est facilement clair d’observer et de voir que ces hommes avaient des lèvres volumineuses, des gros nez ronds et non pointus, des yeux ronds ainsi que des cheveux crépus. Des reines comme Néfertiti avaient des tresses à la manière africaine ».

La thèse de Cheik Anta Diop l’avait évoqué

Pourquoi tant de statues antiques égyptiennes ont-elles le nez cassé? (Source : francetvinfo.fr)

Le célèbre scientifique sénégalais Cheik Anta Diop est celui qui a révolutionné l’Histoire en élaborant des thèses tendant à démontrer que l’Egypte ancienne était une civilisation noire. Sa thèse de doctorat, présentée à l’Université de Paris, pose ce postulat suivant. La thèse, jugée subversive, ne sera pas acceptée. Il publie alors les résultats de ses recherches dans un ouvrage majeur, « Nations nègres et culture » en 1954.

Le livre provoque un véritable tsunami. Cheik Anta Diop y affirme que « C’est l’Egypte qui est à l’origine de la science, de la médecine, de l’astronomie et de tout le savoir dans l’Antiquité. Les Grecs sont venus puiser dans le savoir égyptien à partir du VIIIème siècle. En -525, CambyseII détruit la souveraineté égyptienne, les Perses s’installent, puis les Grecs vers -332 et enfin les Romains, alors que le Noir dominait le monde, et ce jusqu’en -525 ».

L’historien présente finalement sa thèse, à la Sorbonne, en 1960 sur « L’Afrique noire précoloniale et l’Unité culturelle de l’Afrique noire ». La thèse défendue par l’historien sénégalais récoltera des réactions les plus extrêmes tout au long des années m, les critiques lui reprochant parfois un certain manque de rigueur scientifique et un parti pris idéologique et militant.

Le plus virulent opposant à Cheik Anta Diop est un égyptologue martiniquais, professeur au Collège de France, Jean Yoyotte, pour lequel, du point de vue scientifique, l’œuvre de Cheik Anta Diop est nulle et qu’elle est constituée d’une série d’erreurs.

Il faudra attendre l’année 1974 pour que Cheik Anta Diop obtienne une vraie reconnaissance internationale. En effet, le Colloque international du Caire, organisé sous l’égide de l’Unesco, et réunissant les plus grands égyptologues du monde, va conforter une grande partie des théories de Cheik Anta Diop sur l’antériorité de l’Afrique dans l’Histoire du monde.

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