La République démocratique du Congo a été dotée, par la grâce divine, dans son sol et son sous-sol, des plus prestigieuses ressources naturelles, qui en font l’un des pays les plus riches de la planète.

Dans le littoral, du côté de la ville de Muanda, dans la province du Kongo central, une société, la Sozir, devenue plus tard Socir, Société congolaise des industries et de raffinages, exploite du pétrole, dans l’opacité la plus totale.

Il a fallu que le président Félix Tshisekedi et son gouvernement présentent, en cette année 2022, leur projet de mise en vente de blocs pétroliers et gaziers, pour que je découvre, comme beaucoup d’autres compatriotes, que les Congolais étaient assis sur une incroyable manne qui, utilisée dans le cadre d’une gestion orthodoxe et rationnelle, pourrait, en un temps record, mettre le gouvernement en position de relever les défis du sous-développement et de la misère, qui frappent son peuple depuis de longues décennies.

Sans entrer dans des considérations techniques, retenons que la RDC dispose de quantités d’hydrocarbures, dont 85% sont inexplorées et qui peuvent faire d’elle un géant et la faire entrer au sein de l’Opep, l’organisation internationale qui est un véritable cercle restreint des producteurs et exportateurs de pétrole dans le monde.

Dans le projet gouvernemental, il s’agit d’organiser une vente aux enchères de 27 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers. Les blocs pétroliers sont répartis à travers différentes régions du pays : trois dans le bassin côtier, neuf dans la Cuvette centrale, onze dans le Graben du Tanganyika et quatre dans le Graben Albertine.

Quant aux blocs gaziers, ils se situent tous dans le Lac Kivu. Les recettes attendues de ces opérations sont évaluées, d’après des experts, à près de 300 milliards de dollars.

Il est clair que tout gouvernement sérieux rêve d’un tel pactole. S’agissant de la RDC, le financement de l’ambitieux projet de développement des 145 territoires serait acquis et le pays pourrait être définitivement remis sur les rails.

Levée des boucliers

L’appel d’offre n’est malheureusement pas du goût de tous. Les critiques viennent d’un certain nombre d’Organisations non gouvernementales de défense de l’Environnement. Elles sont congolaises et surtout internationales, comme Greenpeace. Pour cette ONG, relayée par certaines organisations de la société civile congolaise, ce projet aurait des conséquences désastreuses sur les populations riveraines, sur la biodiversité et sur le climat mondial. Cette critique concerne plus particulièrement les blocs attribués dans la Cuvette centrale. 

À en croire le journal en ligne Africanmanger, « le gouvernement va devoir maintenant faire face à une campagne menée par des ONG comme Greenpeace, qui tentent de dissuader les grands groupes pétroliers d’investir dans ce projet ».

Les arguments en faveur du projet

Le premier argument dans l’appui à ce projet vient du principal promoteur, à savoir le président Félix Tshisekedi, qui considère comme tout à fait anormal que 85% des ressources en hydrocarbures de son pays soient inexplorées à ce jour. Il rassure que « les moyens les plus modernes en termes de protection de l’Environnement seront mis en œuvre dans l’attribution des droits d’exploitation.

À ce sujet, et à l’issue des discussions avec le secrétaire d’État américain Anthony Blinken, de passage à Kinshasa le début août, le président congolais a marqué son accord pour la mise en place d’un groupe de travail chargé de veiller au respect des normes autour du projet.

Pour sa part, Ève Bazaïba, ministre de l’Environnement, estime que les ressources ne sont pas des ornements à contempler, mais à exploiter pour la population. Elle précise que des études avaient été menées autour du volet de la préservation de la nature avant l’entame du processus de mise en vente.

Quelle contrepartie les opposants au projet proposent-ils ?

Le ministre de la Communication, de son côté, ne s’est pas empêché de s’interroger sur la contrepartie qu’offrent à la RDC ceux qui s’opposent au projet.

Mais il est également intéressant de noter que parmi les soutiens à la démarche entreprise par le gouvernement congolais se trouve un pays producteur de pétrole, et donc, en principe, un concurrent : la Guinée Équatoriale, pays d’Afrique centrale et l’un des producteurs majeurs de pétrole en Afrique subsaharienne et, grâce à son or noir, le pays africain le plus riche par habitant.

Ce soutien se justifie sans doute par le sentiment partagé par un grand nombre d’observateurs, selon lequel le développement de la République démocratique du Congo boostera les économies africaines, en commençant par celles des pays de l’Afrique centrale.

Questions de principe

La virulence et le caractère péremptoire des critiques tenues par les adversaires de ce projet surprennent et interpellent sur leurs motivations réelles. En effet, la République démocratique du Congo compte parmi les pays les moins pollueurs de la planète. Et sa forêt constitue, à côté de la forêt amazonienne, une bénédiction pour l’humanité en terme d’absorption du dioxyde de carbone et donc de préservation de l’environnement.

Alors même qu’elle ne perçoit rien en contrepartie de son importante contribution à la lutte contre le réchauffement climatique.
Par ailleurs, les pays de l’Afrique centrale, voisins de la RDC, à savoir l’Angola, le Gabon, la République du Congo et la Guinée Equatoriale, exploitent leur sous-sol pétrolifère depuis des décennies, sans que cela ne susciter des réactions aussi radicales.

Aussi est-il permis de se poser la question de savoir en vertu de quel principe, ce qui est permis aux autres serait-il interdit aux RD Congolais.

Il a fallu attendre l’année 2022 pour que le peuple congolais, sous la présidence de Félix Tshisekedi, découvre réellement que le sous-sol de son pays regorge, en quantités énormes, de cet or noir qui, ailleurs, comme au Qatar, a permis des réalisations ambitieuses, telle l’organisation de la prochaine Coupe du Monde de football, ou à la Libye de l’époque du colonel Kadhafi, de mener, en faveur des Libyens, une politique sociale très avancée, notamment en matière d’éducation et de santé. 

Une autre question, et non des moindres, est de savoir s’il a existé, par le passé, un consensus au niveau des décideurs du monde pour empêcher les Congolais de jouir de ces richesses pétrolières et si, comme le soulignent des experts du gouvernement congolais, il existe, aujourd’hui, des innovations techniques permettant l’exploitation des hydrocarbures tout en œuvrant pour la protection de l’Environnement.

Dans l’affirmative, pourquoi les ONG intéressées ne proposent-elles pas d’accompagner le gouvernement congolais dans son projet ? Ces ONG sont-elles impartiales et désintéressées ? En d’autres termes, n’existe-t-il pas un conflit d’intérêt entre elles et certaines entreprises œuvrant dans le domaine des énergies telles que celles produites par les panneaux solaires et l’éolienne ?  

Si la protection de l’Environnement est, pour tout homme, une obligation, le développement de la RDC est, pour ses dirigeants, un devoir. Aussi, l’accord donné par le président Tshisekedi pour la mise en place d’un groupe de travail, où seront associés des experts internationaux, constitue la juste mesure.

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