Il a tout connu, grâce à un parcours exceptionnel au cinéma : la gloire, les honneurs, la richesse et le glamour. Mais aujourd’hui, malade et marqué par la vieillesse, ce monstre du cinéma français s’est abandonné au désespoir.

Alain Delon est l’un des plus beaux physiques que la nature ait donnés, l’un des acteurs français les plus prestigieux. Âgé aujourd’hui de 87 ans et malade, l’acteur aux multiples apparitions voudrait profiter de son droit à mettre un terme à ses souffrances et tirer sa révérence. L’acteur français a incarné plusieurs personnages dans des films devenus des classiques du cinéma, parmi lesquels, pour ne citer que quelques uns :

  • Rocco et ses frères, de Luchino Visconti, qui obtient, en 1961, le Prix Spécial du Jury au Festival de Venise et qui propulse Alain Delon et Annie Girardot.
  • Le Guépard, avec la splendide Claudia Cardinale et l’immense acteur américain Burt Lancaster. Cet autre film de Luchino Visconti obtient, en 1963, la Palme d’or au Festival de Cannes et consacre Alain Delon comme acteur majeur du cinéma européen.
  • Mélodie en sous-sol, du cinéaste français Henri Verneuil, assisté de deux futurs grands réalisateurs, Claude Pinoteau et Costa-Gavras, dans lequel Alain Delon tient tête à Jean Gabin. Le film, qui bénéficie des prestations de la grande Viviane Romance, obtient, aux États-Unis, le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère.

Alain Delon partagera la scène avec d’autres grands du cinéma tels que Lino Ventura, Jean-Paul Belmondo, Simone Signoret, Romy Schneider, la sublime actrice germano-française avec qui il a connu une histoire d’amour, mais dont le destin tragique se termine alors qu’elle est à peine âgée de 42 ans. Elle est retrouvée morte dans son appartement parisien.

Alain Delon (à g) et Jean-Paul Belmonde (à dr. Mort le 6 sept. 2021).
Ils sont les deux géants du cinéma français, aussi liés qu’opposés
Image : MICHEL GINFRAY/GAMMA-RAPHO VIA GETTY IMAGES

Une impressionnante cinémathèque

Il serait fastidieux de parcourir toute la cinémathèque de ce géant du cinéma mondial. Mais il faut tout de même noter – est-ce prémonitoire ? -, que près d’une vingtaine de films mettant en vedette Alain Delon se terminent par la mort du personnage. Notamment Le Samouraï, Le Clan des Siciliens, Le Cercle rouge, Trois hommes à abattre, La Veuve Couderc…

Mais que veut donc faire cet homme à qui la vie a tout donné et pourquoi se laisse-t-il ainsi abandonner au désespoir ? Généralement, la personne, qui décide de mettre fin à sa vie rédige une lettre dans laquelle elle explique ses motivations, souvent un grand désespoir, avant de poser l’acte fatal du suicide.

L’euthanasie, elle, se distingue du suicide par le fait qu’elle est « un acte d’un médecin qui provoque la mort d’un malade incurable pour abréger ses souffrances. Cet acte est illégal dans la plupart des pays » alors qu’il est autorisé dans certains autres.

L’euthanasie ou « la bonne mort »

Le terme « euthanasie » vient du grec « euthanos », qui signifie étymologiquement « la bonne mort ». Dans la plupart des pays occidentaux, permettre à un malade en situation médicale jugée désespérée d’y recourir reste controversé. Les opposants à l’euthanasie, les confessions religieuses en tête, s’appuient notamment sur le principe de savoir à quel moment et avec quelle certitude un malade peut-il être considéré comme incurable et donc définitivement condamné.

Les partisans de l’accompagnement de la fin de vie et de l’euthanasie allèguent, quant à eux, qu’il s’agit d’éviter un acharnement thérapeutique. Un éminent professeur de Médecine utilise l’expression « obstination thérapeutique déraisonnable ». En France, l’euthanasie reste une pratique illégale assimilée au meurtre et est punie de trente ans de réclusion criminelle, ou à un assassinat et est passible de la réclusion à perpétuité.

Seuls onze pays au monde autorisent l’euthanasie

(Photo : Francis Demange)

C’est dire, qu’au regard de la législation française, les médecins, tenus par leur code de déontologie, sont donc moralement dans l’obligation d’accompagner le malade jusqu’à son dernier souffle.

Onze pays seulement, sur les 195 reconnus par l’ONU, acceptent et encadrent l’euthanasie. En Europe, il s’agit de la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et l’Espagne.

Le suicide assisté est différent de l’euthanasie, en ce que les actes conduisant à la mort sont posés par la personne demandeuse elle-même. Il se pratique au Portugal, en Suisse et en Autriche.  

Une courte déclaration d’Alain Delon résume, au-delà des désagréments dus à son âge avancé et à la maladie, le sentiment de lassitude et d’amertume qui l’habite : « Je quitterai ce monde sans l’entendre. La vie n’a plus rien à offrir, j’ai tout vu, j’ai tout expérimenté. Mais surtout, je déteste l’ère actuelle. ça fait mal !  Tout est faux, tout a remplacé, il n’y a aucun respect de la parole donnée. Maintenant ce qui compte, c’est l’argent et la richesse ! Je vais quitter ce monde sans être désolé ! »

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