Le Burkina Faso, le Mali et le Niger font face à l’hydre terroriste qui ne cesse de décimer les populations civiles. Avec l’Alliance des États du Sahel, la lutte contre le terrorisme prend une nouvelle ampleur, avec la coordination des actions militaires et politiques pour plus d’efficacité.

En reprenant Kidal, le 14 novembre 2023, les Forces armées maliennes venaient de démontrer qu’elles étaient capables de relever le défi de reconquérir leur espace. Et avec la manière. En effet, ce territoire a été pendant 11 ans sous la botte des groupes armés terroristes. Le problème est que la présence de la MINUSMA empêchait l’armée malienne de mettre le pied sur ce territoire.
Le défi majeur reste l’acquisition du matériel et des hommes à même de le manipuler. Au Burkina Faso, tout comme au Mali, il a été lancé des recrutements massifs de jeunes. Le Burkina Faso a mobilisé plus de 60 000 jeunes appelés « Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) » là où elle en exigeait 50 000.
La loi définit le VDP comme « une personne physique de nationalité burkinabè, auxiliaire des Forces armées nationales (FAN) et des Forces de sécurité intérieure (FSI), servant de façon volontaire les intérêts sécuritaires en vertu d’un contrat avec l’Etat ».
Au Mali, les autorités de la transition ont aussi fait de l’équipement des forces armées leur priorité. Elles ont acquis pour 36 milliards de FCFA quatre hélicoptères russes de type mi-171.
« Ces appareils ainsi que la formation du personnel naviguant ont été entièrement pris en charge par le budget de l’État à plus de 36 milliards de FCFA », avait déclaré le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara, lors de la réception des clés. Ce sont d’ailleurs ces hélicoptères qui ont libéré des otages chinois. Le Mali continue de travailler en étroite collaboration avec ses voisins, notamment le Burkina Faso et le Niger.

De l’Alliance des États du Sahel

Le 16 septembre 2023 à Bamako, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont créé l’Alliance des États du Sahel (AES), un pacte de défense mutuelle. À cette occasion, les dirigeants des trois pays ont signé la Charte du Liptako-Gourma, nommée ainsi en référence à cette région à cheval entre les trois pays et qui est au cœur des préoccupations sécuritaires du Sahel. À travers l’AES, les trois pays s’engagent à établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle.
Doté d’immenses ressources naturelles, d’un énorme potentiel d’énergie renouvelable, d’un patrimoine culturel et matériel ainsi que du capital humain, le Sahel, malgré ses difficultés, offre une multitude d’opportunités pour l’investissement qui pourraient construire la résilience des pays face aux effets du changement climatique et à l’insécurité alimentaire.
Cela permet aussi, grâce au développement, d’accorder aux femmes et aux jeunes plus d’autonomie, contribuant ainsi à l’objectif de promotion de la paix.
Les organismes financiers peuvent jouer un rôle considérable dans le développement et la construction de la paix au Sahel, en misant sur la jeunesse, les femmes entrepreneurs, les agriculteurs et les éleveurs. Dans la plupart des régions du Sahel, où l’accès aux services financiers est limité, de tels investissements responsabiliseraient des entrepreneurs individuels et construiraient la résilience au sein des communautés. La Banque mondiale, la Banque africaine de développement, la Banque européenne de développement et l’Agence française de Développement figurent parmi les organismes qui travaillent à la construction de cette résilience.

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