La cité merveilleuse de Rio de Janeiro, au Brésil, s’est transformée en fournaise, en affichant une température record de 62,3° le 18 mars 2024. Avec cette vague de chaleur, les plages ont littéralement été prises d’assaut.

Depuis plusieurs jours, Rio de Janeiro suffoque sous une vague de chaleur qui touche toute l’Amérique latine. Mais pas seulement. Le samedi 18 mars dans la matinée, le système d’alerte municipal de la ville a ainsi annoncé une température ressentie de 62,3°C à Guaratiba, un quartier populaire situé dans la zone ouest où la barre des 60°C avait déjà été franchie la veille. Il s’agit là d’un nouveau record de chaleur depuis que ce type de mesure a commencé en 2014.

Un ressenti de 57,7° dans le quartier du Jardin botanique

Bien que privilégié avec sa nombreuse végétation, le quartier résidentiel du Jardin botanique, dans le sud de la ville, a également été écrasé par la chaleur le même week-end, avec une température réelle de 42°C dimanche et un ressenti jusqu’à 57,7°C.
« Nous essayons de nous protéger, d’aller dans un endroit plus ouvert, avec la mer, mais il faut faire quelque chose », a confié une habitante de Rio dans un parc du centre. « J’ai très peur que cela empire, car la population augmente beaucoup et la déforestation est très importante en raison de l’augmentation du nombre de logements », a ajouté cette Brésilienne.

La pluie menace dans le sud du pays

Avec ces fortes chaleurs, beaucoup de Cariocas se sont rués vers les plages d’Ipanema et de Copacabana ou ont trouvé refuge dans le parc de Tijuca, véritable poumon vert de Rio. A Sao Paulo, la plus importante ville d’Amérique du Sud, la journée de samedi 18 mars a également été la plus chaude de l’année, avec un mercure qui a grimpé à 34,7°C. C’est la température la plus élevée pour un mois de mars depuis que l’Institut météorologique brésilien a commencé ses mesures en 1943.
Dans le sud, c’est au contraire la pluie qui menace. « La semaine sera à risque élevé de fortes pluies et d’orages dans le centre et le sud du Brésil », a averti dimanche l’agence d’information météorologique MetSul.

L’Afrique n’a pas été épargnée par la canicule

Le continent africain n’a pas non plus été épargné par la chaleur. Le mercure s’est même affolé et les records de chaleur tombent les uns après les autres. Exemple, dans le sud marocain, relève Le Point Afrique, où on a dépassé les 37 degrés le 17 mars à Agadir, pourtant face à l’océan Atlantique. Déjà, en février, « le thermomètre avait atteint des valeurs de plein été avec plus de 36 degrés à la station de Tan-Tan. L’année passée, à la même date, le mercure n’avait pas dépassé les 16 degrés. (…).
Le Maroc fait face à sa sixième année consécutive de sécheresse, constate encore Le Point Afrique, une sécheresse qui risque d’affecter lourdement l’agriculture, un secteur clé de l’économie représentant environ 14 % des exportations ».

45% au Sud-Soudan où les écoles étaient fermées

Autre exemple, « le Sud-Soudan ferme ses écoles en raison de la canicule » : c’est ce que constate le quotidien Sudan Tribune. « En réponse à une vague de chaleur annoncée avec des températures dangereusement élevées, le gouvernement du Soudan du Sud a annoncé, le 18 mars, la fermeture de toutes les écoles du pays ». Là aussi, tous les records sont battus avec des températures atteignant les 45 degrés.
Au Gabon, « vague de chaleur sans précédent et délestages systématiques, relève Le 360 Afrique. À la canicule inhabituelle qui sévit à Libreville se sont ajoutés depuis quelques semaines d’incessants délestages de courant, précise le site d’information.
Dans cette fournaise, les bulletins d’alerte météo se suivent et se ressemblent. Après un mois de janvier relativement doux, la capitale gabonaise s’est retrouvée, depuis début février, sous l’emprise d’une étouffante chaleur. De jour comme de nuit, les températures oscillaient entre 30 et 32 degrés, voire 40. Du jamais vu ».

Comme au Mali et au Burkina

La fournaise s’est également invitée en Afrique de l’Ouest. Au Mali, la presse s’inquiète de la pénurie de glace. « Cet adjuvant indispensable après une journée de jeûne sous le soleil ardent » dont le prix s’envole en raison des pénuries d’électricité, constate Mali Tribune. « On se croirait revenu dans les années 1970, soupire le journal, quand les familles nanties de Bamako possédant un réfrigérateur, se comptaient sur les doigts de la main et que les autres étaient obligés de quémander. »
Au Burkina Faso, « L’enfer est maintenant sur terre !, s’exclame WakatSéra. Les rayons de feu (…) brûlent tout sur leur passage. Les arbres, les champs, les animaux, et les hommes, rien n’y échappe. Les récoltes hypothéquées font constamment planer le spectre de la famine. Le désert continue d’avancer et l’homme continue de reculer. Le phénomène des feux de brousse, naturels ou provoqués par l’homme, est toujours d’actualité et contribue à la destruction des rares forêts qui ont survécu aux effets du soleil brûlant », alerte le quotidien.
Et « pendant ce temps, soupire le quotidien ouagalais, les sommets et autres COP sur l’environnement et le climat se succèdent », sans résultats, « au risque de léguer aux générations futures, une terre invivable ».

Kinshasa: 37,5° à l’ombre

La capitale congolaise, comme les autres coins de la RDC, a également connu sa hausse de température inhabituelle allant jusqu’à atteindre des cimes inespérées. Le mois de mars a été caractérisé particulièrement par des températures atteignant jusqu’à 33 voire 34 degrés C. Le pic a même atteint, le 12 mars, le seuil de 37,5 degrés. Un fait sans précédent.
C’est dans ce contexte que le gouvernement s’est décidé de communiquer, en appelant les Kinois à boire de l’eau assez régulièrement. Le vice-ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention, Dr Serge Olen Obe Nzem, s’est adonné à un exercice périlleux dans un communiqué, expliquant que le phénomène est la résultante de l’accumulation de tous les gaz carboniques liés à l’émission des gaz d’échappements des véhicules.
Il y ajoute une autre cause, à savoir la présence parmanente des différents déchets dans la ville, sans oublier les industries brassicoles qui, de leur part, ont augmenté le taux de gaz carbonique sur la ville de Kinshasa. Non content, le vice-ministre incrimine par ailleurs la diminution de l’absorption et de l’évaporation, mais aussi des vents venus de l’Est avec toutes les particules volcaniques.
Lorsqu’on ajoute à ce décor apocalyptique la rareté des précipitations, on comprend dans quel pétrin se retrouvent les Kinois, soumis désormais à certaines restrictions pour se protéger contre les bouffées de chaleur. D’où la campagne de sensibilisation menée en haut lieu avec, à la clé, l’observance de quelques mesures préventives, notamment éviter une exposition directe au soleil, privilégier les endroits frais et boire beaucoup d’eau sans même attendre d’avoir soif. Quelle vie, malgré toutes les COP dont on nous rabâche les oreilles !

Un record de 48,8°C observé Europe en 2023

En Europe par contre, c’est l’année 2023 qui avait été de tous les records, les météorologues observant des températures allant jusqu’à 42°C en Italie, 40°C en France et 37°C en Suisse en août et septembre. Pour ces spécialistes du climat, les conditions étouffantes étaient dues à un système de haute pression en provenance d’Afrique.
La vague de chaleur s’était par ailleurs étendue de l’Espagne à l’Europe centrale, frappant le sud de la France, la Suisse, le sud de l’Allemagne et le nord de l’Italie.

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