Le 16 septembre 2024, la Confédération de l’Alliance des États du Sahel a célébré son premier anniversaire. De la défense à l’économie en passant par la diplomatie, la culture et la communication, le bilan est satisfaisant. Zoom.
Un an, c’est peu. Mais, en un an, la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES) a posé de nombreux actes significatifs au chapitre de la défense de leur territoire ainsi que sur les plans diplomatique, économique, culturels et social.
Lors de son discours, diffusé simultanément sur les télévisions nationales du Mali, du Niger et du Burkina Faso, le président en exercice de la Confédération, le colonel Assimi Goïta, a dressé un bilan positif. À l’occasion, il a tablé sur les perspectives pour un développement harmonieux de ce vaste territoire de plusieurs millions de kilomètres carrés.
Avant de revenir sur le bilan de l’An 1, trois annonces importantes ont été faites par le président en exercice de la Confédération. La première est la création et la mise en circulation d’un passeport biométrique pour les populations de l’AES, la deuxième la création d’une banque d’investissement et d’un fond de stabilisation, et la troisième le lancement d’une chaîne d’information commune aux trois Etats.
Ces institutions, en cours d’élaboration, joueront un rôle crucial dans le développement économique et la résilience des pays membres de l’AES. La mutualisation des ressources et des efforts dans les secteurs clés comme l’agriculture, les infrastructures et les technologies de l’information s’inscrit dans la volonté de transformer le potentiel du Sahel en réalité concrète et durable. L’annonce du lancement prochain d’une chaîne d’information commune est également une mesure significative, visant à harmoniser la diffusion d’informations au sein de l’AES. Dans un contexte où la guerre de l’information est souvent utilisée comme arme de déstabilisation, cet outil permettra de promouvoir une narration régionale cohérente et de défendre les intérêts des peuples sahéliens sur la scène internationale.
Des résultats engrangés sur le plan de la lutte contre le terrorisme
La mise en place de la force conjointe de l’armée de l’Alliance des États du Sahel, le 5 mars 2024 à Niamey, au Niger, a joué un rôle important dans la lutte contre le terrorisme. Dans son discours, le président Goïta a aussi mis en lumière les succès obtenus par les Forces de défense et de sécurité dans la lutte contre le terrorisme, malgré les défis imposés par des adversaires soutenus par des États étrangers.
Il a notamment dénoncé les ingérences internationales, accusant certains pays de soutenir indirectement le terrorisme au Sahel, une allusion claire aux critiques adressées à l’Ukraine. Cette déclaration, loin d’être une simple mise en garde, est un appel à la communauté internationale à prendre ses responsabilités et à cesser de soutenir ceux qui alimentent l’instabilité dans la région. Le colonel Goïta a réaffirmé l’engagement de la Confédération en faveur d’une coopération avec les partenaires internationaux, mais sous des conditions de respect mutuel et de non-ingérence. Pour lui, l’AES n’est pas simplement une alliance d’États, mais avant tout une alliance des peuples, avec une priorité donnée à l’amélioration du bien-être des populations à travers des actions concrètes et des politiques intégrées.
L’An 1 de l’AES marque donc une étape décisive. La Confédération des États du Sahel se dresse désormais comme un modèle d’intégration et de résilience pour toute l’Afrique. Les annonces faites par le président Goïta lors de cette célébration témoignent d’une vision à long terme, axée sur la sécurité, le développement durable, et l’unité des peuples sahéliens.
Des acquis économiques, diplomatiques et socioculturels
L’interconnexion douanière entre les États de la Confédération avec le Togo a été d’un bénéfice considérable sur le plan économique. Sur le plan diplomatique, les États du Mali, du Burkina Faso et du Niger parlent le même langage sur la scène internationale. L’exemple de cette voix unique est la rupture des relations diplomatiques des États du Niger et du Mali d’avec l’Ukraine lorsque cet État a ouvertement reconnu avoir soutenu les terroristes lors de l’attaque de Tinzaouaten au Mali.
Quant au volet socioculturel, il convient de relever le renforcement des échanges lors des manifestations culturelles entre les États.