Accueil Politique Violences au Tigré après une tentative pour renverser des autorités locales

Violences au Tigré après une tentative pour renverser des autorités locales

Les combats avaient continué dans le Tigré malgré le cessez-le-feu unilatéral décrété par le gouvernement éthiopien.

Deux fronts mettent face à face les forces de défense tigréennes et l’armée fédérale, ainsi que les milices amharas: dans l’ouest, où les Tigréens entendent reprendre les territoires perdus pendant la guerre, et dans le sud, où l’ancienne rébellion a désormais l’avantage.

Selon Radio France Internationale, les forces de défense tigréennes avaient repris le lundi 12 juillet la ville de Korem, à 170 km de la capitale régionale Mekele. Le lendemain, elles sont entrées plus au sud encore dans Alamata, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux, à en croire la même source.

Ces deux villes sont situées dans la zone appelée Raya, sur la route principale qui part vers le sud depuis Mekele et qui mène au territoire amhara.

En l’absence de source indépendante, il est impossible de faire un bilan humain de la reprise de ces deux villes, qui ont subi des tirs d’artillerie depuis les montagnes des alentours.

Forte mobilisation de l’armée

Mardi 13 juillet à l’aube, les combats avaient également repris à l’ouest de la province: des tirs d’artillerie et des affrontements à l’arme légère ont été signalés par des humanitaires dans le camp et même autour du camp de réfugiés érythréens de Mai Aini.

Selon une source érythréenne, le camp serait même passé sous le contrôle des forces tigréennes, renseignent des sources concordantes.

Ces dernières un ultimatum avaient d’ailleurs été lancé aux milices amharas qui avaient repris cet hiver le territoire disputé du Wolkait, plus à l’ouest, les appelant à se retirer. Un ultimatum auquel a aussitôt répondu, dans le Nord-Gondar, côté amhara, un ordre de mobilisation générale de tous les hommes armés.

Le ton monte

Dans un communiqué, le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés Filippo Grandi s’est dit « extrêmement inquiet » pour les réfugiés érythréens dans le Tigré. Il a rappelé que ces réfugiés avaient fait l’objet de violences, de kidnappings et d’arrestations par les belligérants depuis le début du conflit en novembre 2020.

Il a par ailleurs dénoncé les crimes commis récemment contre les réfugiés, « principalement la nuit, par divers acteurs armés dans les camps de réfugiés de Mai Aini et Adi Harush », a-t-il dit avant d’ajouter qu’au cours de ces dernières semaines, des centaines d’Érythréens ont été arrêtés à Shire. «Les violences doivent cesser » a-t-il préconisé.

Sarah Mangaza

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