Face à la recrudescence des violences sexuelles liées aux conflits armées en République démocratique du Congo et dont les statiques publiées par plusieurs sources nationales et internationales ont mis en lumière une situation particulièrement alarmante, le Président Félix Tshisekedi vient d’instituer une « Task-force permanente d’évaluation des engagements du pays dans la lutte contre les violences sexuelles ».
En RDC, déchirée par des conflits armés, notamment dans les provinces orientales, en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu où sévissent plusieurs groupes armés, les violences sexuelles sont souvent utilisées comme arme de guerre. Les expertes du Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) avaient exprimé, dans une récente publication, leur vive préoccupation concernant l’ampleur de ce phénomène, où 94 % des victimes sont des femmes et des filles.
À cet effet, elles avaient exhorté l’État congolais à adopter une stratégie globale pour éliminer cette barbarie, en lui demandant de travailler avec des partenaires internationaux pour prévenir et punir les violences sexuelles liées au conflit. C’est ainsi que, lors de la 64ème réunion du Conseil des ministres de son gouvernement qu’il a présidée, le Président Tshisekedi est revenu sur cette question majeure, en rappelant la communication qu’il avait faite lors d’un conseil antérieur ainsi que les directives précises et fermes qui ont été données.
Celles-ci, a précisé le chef de l’État congolais, visaient à traduire par des actions concrètes l’engagement collectif du pays pour la « tolérance zéro » face à l’impunité des crimes sexuels, conformément aux six objectifs du quinquennat 2024-2028, en particulier ceux relatifs à la paix, à la dignité humaine, à la gouvernance et à la sécurité nationale.
Le Président Tshisekedi a noté des progrès significatifs enregistrés au regard des informations qui lui sont parvenues, notamment l’élaboration et la validation de la feuille de route actualisée des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), l’adoption du deuxième plan d’action de la Police nationale congolaise (PNC) en matière de lutte contre les violences sexuelles, la mise en place par la coordination présidentielle chargée de la jeunesse de la lutte contre les violences faites aux femmes et de la traite des personnes ainsi que tant d’autres.
Un engagement constant en faveur de la protection et de la dignité des victimes

Pour lui, ces avancées témoignent d’une volonté réelle des institutions congolaises de répondre aux attentes légitimes du peuple et des partenaires internationaux. À cet égard, il a félicité les FARDC, la Police nationale et la coordination présidentielle pour ces réalisations structurantes et pour leur engagement constant en faveur de la protection et de la dignité des victimes afin d’assurer la mise en œuvre effective et durable des initiatives prises.
Ainsi, il a enjoint à chaque ministre de tutelle concerné et à la direction de son cabinet de mobiliser, sans délai, les ressources financières nécessaires en vue de permettre aux institutions impliquées d’atteindre pleinement leurs objectifs. « Il est impératif que ces moyens soient alloués et exécutés avec célérité, afin de consolider les acquis et de garantir un suivi régulier et rigoureux », a insisté le Président congolais.
À la même occasion il est institué, sur son autorité, une Task-force permanente placée sous la direction de la coordonnatrice présidentielle chargée de la jeunesse, de la lutte contre les violences faites aux femmes et de la traite des personnes. Elle réunira périodiquement les représentants des institutions concernées en vue d’évaluer le niveau de mise en œuvre des engagements pris et d’assurer la cohérence institutionnelle des interventions sur le terrain.
Des violences s’apparentant à des crimes internationaux, selon l’ONU

Les violences concernées, aux termes du rapport des Nations Unies, incluent le viol collectif, le viol de masse, l’esclavage sexuel, la grossesse forcée, le mariage d’enfants, le mariage forcé et la prostitution forcée. « Tous ces actes constitueraient souvent des violations du droit humanitaire et des droits de l’homme et s’apparenteraient souvent à des crimes internationaux, y compris des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité », a rappelé les Nations Unies dans son rapport.
Par ailleurs, une étude du « Guttmacher Institute » a indiqué que dans les régions de l’Est de la RDC, près de deux femmes sur cinq ont déclaré avoir subi une violence sexuelle au cours de leur vie, et pour environ 74% des femmes interrogées, l’acte était lié au conflit. Ces violences surviennent dans un contexte de conflit armé prolongé, qui perdure depuis trois décennies où on dénombre des centaines de groupes armés non étatiques en activité et où l’on déplore des déplacements massifs des populations, sans omettre une impunité persistante.
Les violences sexuelles se produisent souvent dans les camps des déplacés internes, pendant que les victimes cherchent de l’aide, du bois ou de l’eau, ou fuient les zones de combats. Elles démontrent que la violence sexuelle n’est pas un effet secondaire du conflit, mais plutôt une tactique ciblée pour terroriser, dominer ou déstabiliser des populations vulnérables.
Les données recueillies éclairent l’urgence d’actions, parmi lesquelles le renforcement de la protection des civils, le soutien médical et psychologique aux victimes ainsi que les mécanismes de justice et de responsabilisation des auteurs. Elles rendent visible un problème souvent sous-rapporté, ce qui est essentiel pour mobiliser des ressources, appuyer des politiques publiques et sensibiliser le grand public.
Incarcéré depuis 10 ans pour un délit commis par son père, un fils Kadhafi libéré au Liban

L’un des fils de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a été libéré sous caution début octobre au Liban après avoir purgé dix ans de prison, a annoncé un responsable judiciaire libanais. Hannibal Kadhafi a dû verser une caution de 11 millions de dollars (9,41 millions d’euros) mais n’est pas non plus autorisé à quitter le pays. Il a déjà annoncé aller en appel par l’entremise de son avocat.
Hannibal, dont l’épouse est libanaise, avait été arrêté en décembre 2015 et détenu sans inculpation. Les autorités libanaises accusent son père, Mouammar Kadhafi, d’avoir trempé dans la mystérieuse disparition du leader chiite libanais Moussa Sadr en 1978. Son fils Hannibal n’avait alors que deux ans à l’époque des faits. Mouammar Kadhafi est décédé en 2011 après le renversement de son régime. Hannibal a fui en Syrie. En 2015, il a été enlevé par des hommes armés et emmené au Liban où les autorités l’ont libéré puis arrêté.









































