Accueil Actualité RDC Génocost : Le Fonarev annonce une conférence internationale sur la reconnaissance...

RDC Génocost : Le Fonarev annonce une conférence internationale sur la reconnaissance du génocide congolais

GENECOST/RDC : Hommage du couple présidentiel aux victimes des violences sexuelles liées aux conflits, organisé par le FONAREV, le 2 août 2023

Le concept prend forme. Résolument. Le génocide congolais, le plus grand jamais perpétré en termes de nombre de morts, peine à obtenir sa reconnaissance, du fait du lobbying sournois de ses auteurs et surtout de leurs puissants complices à travers le monde.

Une conférence internationale est convoquée l’année prochaine pour baliser le terrain en vue de sa reconnaissance. Elle se tiendra dans une ville congolaise qui reste à préciser. On cite Kinshasa ou encore Goma, proche du théâtre des plus grands massacres.
Le Directeur général intérimaire du Fonds national de réparation des victimes de violences liées aux conflits (Fonarev), M. Kevin Ngunga, l’a annoncé le 14 août à Bruxelles, au cours d’une conférence tenue au Press Club Brussels Europe pour sensibiliser les organisations internationales et les opinions publiques à la prise de conscience sur les violences en RDC.
Depuis près de 30 ans, la République démocratique du Congo est en proie à desa conflits armés qui opposent des armées étrangères et de nombreux groupes armés ravitaillés en hommes de troupe et en matériel militaire principalement par le Rwanda. Le génocide congolais est justement dénommé « Génocost » du fait des raisons économiques qui le motivent, à savoir le pillage des ressources minières extraordinaires dont regorge la RDC.

Porter la voix de la RDC à l’international

« L’Europe est un continent qui est bâti sur des valeurs humanistes et de solidarité. Il était donc important que le Fonarev y porte la voix de la RDC, qui semble être abandonnée, pour rappeler la nécessité de reconnaître le génocide congolais de plusieurs millions de victimes humaines et le traumatisme sociétal qui demande réparation », a déclaré M. Kevin Ngunga, DG a.i. de cette institution publique, au cours de sa conférence sur « l’Europe face au Génocost en RD ».
Le plaidoyer du Fonarev, qui concerne aussi bien l’Europe que l’Organisation des Nations unies consiste à amener la communauté internationale à soutenir l’État congolais et permettre l’indemnisation des victimes des violences, dont les auteurs sont connus, a-t-il précisé.
L’Europe a bien reconnu le génocide arménien et, en apportant les éléments que le Fonarev est en train de réunir, pourquoi ne le ferait-elle pas pour le génocide congolais, s’est interrogé M. Ngunga.
À ce sujet, il a expliqué la mission dévolue à son institution, qui est notamment chargée de l’identification des victimes, de la réparation des dommages subis, de leur prise en charge et d’assurer la garantie de non répétition des crimes, aux termes de la loi instituant le Fonarev.


Plus de 2 000 incidents ayant occasionné des violences

Deux jeunes femmes victimes de viol dans l’est de la RDC, pays le plus touché par les violences sexuelles, le 3 juillet 2011

Le Fonarev, créé en 2023, s’attelle à constituer une liste consolidée des victimes – de 6 à 10 millions selon les sources – mais aussi à finaliser une cartographie des incidents, qui étaient au nombre de 2 039 et touchant 99 des 145 territoires de la RDC, selon le décompte établi jusqu’en août 2024, dont 66% sont liés aux groupes armés tandis que les autres concernent des problèmes de conflits ethniques, politiques ou économiques, a indiqué le DG ai du Fonarev.
En dehors de la conférence internationale l’année prochaine, il a également annoncé l’organisation d’une série d’autres activités de sensibilisation, dont une exposition en septembre 2024 sur les divers crimes commis en RDC ainsi que des ateliers avec d’autres organisations intéressées par cette problématique et des contacts avec les mandataires occidentaux d’origine congolaise susceptibles de contribuer au prolongement du travail qu’abat le Fonarev pour assister les victimes des violences et aboutir à infliger des sanctions à leurs auteurs.
Le plus grand défi de la RDC est de parvenir à inverser la tendance actuelle consistant pour la communauté internationale à éluder la tragédie que vivent les populations congolaises depuis trois décennies. Il est connu que les partenaires de la RDC se complaisent à jouer au chat et à la souris, condamnant les massacres, crimes et diverses violations des droits de l’homme sans jamais sanctionner les véritables cerveaux, pourtant identifiés. Un éditorialiste n’avait-il pas préconisé que la République démocratique du Congo puisse « s’arrêter pour réfléchir et entrevoir comment s’affranchir de certaines pesanteurs afin de définir de nouvelles orientations, même douloureuses » pour la survie de la nation et la protection de ses populations ?

L’impossible mission du Fonarev

L’une des missions du Fonarev, nous l’avons signalé, consiste à « œuvrer pour la non répétition » des massacres et des crimes. Une mission ingrate, car visiblement loin de ses capacités. En effet, les principaux auteurs, bien connus de tous aux termes de l’identification établie par des experts des Nations unies, signent leurs crimes par leur nature bestiale : la machette. Pas sûr qu’ils puissent redevenir des humains par génération spontanée. Leur modus operandi est également connu : massacrer des villages entiers, question d’occuper les terres et piller les diverses richesses, minières et autres. Les raisons économiques du génocide congolais.
Avec une communauté internationale sourde et complice depuis 30 ans, le G7 et l’Ukraine ont peut-être montré la voie de sortie. Si l’on sait que Kiev a commencé début août sa contre-offensive – « L’Ukraine avance, ses alliés suivent », a titré un quotidien belge – il ne peut en être autrement pour la RDC, de peur de disparaître.
L’Ukraine, sur laquelle personne ne pouvait miser un petit cent, a tenu le bon bout : privilégier les livraisons d’armes afin de résister, même mieux, et peser sur les futures négociations, étant donné que toute hostilité ne se termine qu’autour d’une table.
« Kiev engrange les succès sur le terrain, quatre jours après avoir franchi la frontière pour combattre sur le territoire russe. D’ordinaire soucieux d’éviter toute escalade avec Moscou, les Occidentaux s’affichent en soutien. Au quatrième jour de l’offensive terrestre dans la région de Koursk, en Russie, la stupéfaction initiale a laissé place au soutien chez les alliés de Kiev. Pont stratégique détruit, positions renforcées…, la Russie évacue cinq villages frontalière de l’Ukraine », pouvait-on lire le 9 août dans la presse occidentale qui s’en délecte. Preuve s’il en faut qu’en temps de guerre, les jérémiades n’ont jamais réussi à supplanter le travail des muscles.

Publicité