Accueil Actualité Sommet consultatif de Tunis : Vers la formation d’une nouvelle alliance régionale

Sommet consultatif de Tunis : Vers la formation d’une nouvelle alliance régionale

De g. à dr. : le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, le ministre tunisien de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Abdelmonem Belati et le vice-ministre libyen des Ressources en eaux, Mohammed Faraj Qunidi lors de la signature d’un accord portant création d’un mécanisme de concertation sur la gestion des eaux souterraines communes dans le Sahara septentrional. (Source : lechodalgerie.dz)

La Tunisie, l’Algérie et la Libye veulent créer une nouvelle alliance sous-régionale. Réunis dans la capitale tunisienne le 22 avril, les présidents des trois pays ont décidé de « mutualiser leurs efforts en vue de faire face aux défis communs ».

La rencontre de Tunis, baptisée « Sommet consultatif de Tunis entre la Tunisie, l’Algérie et la Libye » a accouché d’une Déclaration, aux termes de laquelle les trois pays veulent booster leurs relations.
Ainsi les dirigeants de ces pays ont convenu de « former des équipes de travail conjointes chargées de coordonner les efforts visant à protéger la sécurité des frontières communes contre les dangers et les conséquences de la migration irrégulière et d’autres manifestations du crime organisé selon une approche participative ».
L’unification des positions et du discours, face aux différents pays concernés par la migration irrégulière dans le nord de la Méditerranée et dans les pays subsahariens, a été prônée.

Un groupe de suivi des résolutions

Il a été décidé de « former un groupe de travail conjoint pour formuler des mécanismes permettant d’établir des projets et des investissements conjoints majeurs dans des domaines et secteurs prioritaires, tels que la production de céréales et de fourrage et le dessalement de l’eau de mer ».
En outre, les chefs d’État ont convenu d’accélérer la mise en œuvre du projet d’interconnexion électrique entre la Tunisie, la Libye et l’Algérie, de développer la coopération, de surmonter les difficultés entravant la circulation des marchandises, d’accélérer les procédures de circulation des personnes et d’établir des zones de libre-échange entre eux.
À l’issue de la réunion, il a été décidé de « former des points de contact » pour le suivi et la mise en œuvre des résolutions, avant la prochaine réunion consultative.
Que devient alors l’UMA ?

La question se pose avec acuité. L’Union du Maghreb arabe (UMA) est une organisation économique et politique formée par les cinq pays du Maghreb, à savoir l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Tunisie ainsi que la Mauritanie, et dont le Secrétariat général est situé à Rabat au Maroc.
Instituée en 1989, cette union vise à créer des rapports de fraternité entre les États membres et faciliter la libre circulation des biens et des personnes. Vingt ans plus tard, selon le discours officiel, « l’Union du Maghreb arabe est aujourd’hui, à l’évidence, une réalisation géostratégique importante », mais, dans les faits, elle n’a que peu d’influence sur la politique de ses États membres.
Le Conseil des chefs d’État ne s’est plus réuni depuis 1994, et l’UMA reste prisonnière des désaccords entre chacun des pays, dont le conflit du Sahara occidental, en dépit de la création de l’Union pour la Méditerranée.
Aussi, face à la « mort lente et programmée » de cette union, les trois États ont décidé de ne pas rester les mains croisées. Cependant, force est de constater que la nouvelle alliance, au delà de tous les bénéfices possibles, pouvait aussi se réaliser en accordant leurs violons pour faire prospérer les actions de l’UMA.

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