L’Angola a annoncé le jeudi 21 décembre sa décision de se retirer de l’Opep, un coup dur pour le groupe de producteurs de pétrole mené par l’Arabie saoudite, qui a cherché ces derniers mois à obtenir un soutien en faveur de nouvelles réductions de la production pour soutenir les cours du brut.
Le ministre angolais du Pétrole, Diamantino Azevedo, a déclaré que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole ne servait plus les intérêts de son pays. L’Angola rejoint ainsi d’autres producteurs de taille moyenne, l’Équateur et le Qatar, qui ont quitté l’Opep au cours de la dernière décennie.
« Nous estimons que l’Angola ne gagne actuellement rien à rester dans l’organisation et, pour défendre ses intérêts, nous avons décidé de la quitter », a déclaré Diamantino Azevedo dans un communiqué publié par la présidence.
Depuis 2019, l’Angola n’est pas parvenu à produire suffisamment de pétrole pour atteindre le quota fixé par l’Opep. Le pays peine à remédier à la baisse de sa production depuis le pic de 2 millions de bpj atteint en 2008 et prévoit de maintenir sa production actuelle jusqu’en 2024, avait déclaré un haut responsable du gouvernement en octobre. Le mois dernier, le bureau de Diamantino Azevedo a contesté la décision de l’Opep de réduire son quota de production pour 2024, qui aurait pu limiter sa capacité à augmenter sa production.
Un pays tributaire de ses hydrocarbures
Les désaccords sur les volumes de production en Afrique expliquent en partie le report fin novembre d’une réunion du groupe élargi des producteurs de pétrole dit Opep+. Les exportations de pétrole et de gaz jouent un rôle essentiel dans l’économie angolaise puisqu’elles représentent environ 90% du total des exportations.
Le gouvernement angolais cherche à réduire cette dépendance excessive après avoir été touché par la pandémie de Covid-19 et la baisse des prix mondiaux du carburant.
De nombreuses grandes sociétés pétrolières ainsi que des opérateurs indépendants sont actifs dans ce pays d’Afrique australe, notamment TotalEnergies, Chevron, ExxonMobil et Azule Energy, détenue à parts égales par Eni et BP.