Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se sont livré à un véritable mano a mano, le mercredi 20 septembre à New York, devant le Conseil de sécurité des Nations unies.

Même si le duel a finalement eu lieu à distance – les dirigeants des deux pays se regardant comme des chiens de faïence et ne peuvant se rencontrer – l’événement n’a pas échappé aux observateurs.

C’est le président ukrainien qui a été le premier à passer à l’abordage, s’exprimant en présentiel devant le Conseil de sécurité de l’ONU à propos du droit de veto de Moscou qui, selon lui, « bloque » et rend l’ONU « inefficace ».

Pour le président Zelensky, la fin de la guerre en Ukraine nécessite une changement de la Charte de l’organisation. « Il est impossible d’arrêter cette guerre car tous les efforts font face au veto de l’agresseur », a-t-il estimé dans son discours en présence de l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassili Nabenzia.

Pour la première fois depuis l’invasion de l’Ukraine

Volodymyr Zelensky, vêtu de sa légendaire tenue vert kaki et qui intervenait en personne à l’Assemblée générale des Nations Unies pour la première fois depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, a également proposé une série de mesures à mettre en place, notamment le retrait complet des troupes russes et la garantie que l’Ukraine exerce un contrôle effectif sur l’ensemble de ses frontières nationales. 

Mais pour y parvenir, la Charte des Nations Unies doit changer, de l’avis du président ukrainien. « L’Assemblée générale des Nations Unies devrait disposer d’un véritable pouvoir pour surmonter le veto. Ce sera la première étape nécessaire s’il est impossible d’arrêter la guerre, car tous les efforts se heurtent au veto de l’agresseur ou de ceux qui tolèrent l’agresseur ».

« Le droit de veto est un instrument légitime », retorque Lavrov

Après le discours de M. Zelensky et que le président ukrainien était parti de la salle, enfin le chef de la diplomatie russe est entré à son tour dans l’arène, alors que son homologue américain Tony Blinken venait également de s’exprimer.

Sergueï Lavrov a tenu à répondre au président ukrainien, en défendant le droit de véto, qu’il a défini comme un instrument juridique légitime dévolu aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, Chine, Russie, Royaume Uni et France).

« Le recours au droit de veto est un outil absolument légitime stipulé dans la Charte des Nations unies, avec l’objectif d’empêcher l’adoption de décisions qui conduirait l’organisation à son éclatement », a martelé le ministre russe des Affaires étrangères.

Dans une violente diatribe d’une vingtaine de minutes, où il a une nouvelle fois accusé Kiev d’édicter « des lois racistes » contre les Russes et d’être tenu par « des néo-nazis », Sergueï Lavrov a toutefois assuré que « l’approche de la Russie sur toutes les questions à l’ordre du jour reste ouverte ».

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