Le programme de coopération 2023-2027 entre la Belgique et la RD Congo mise sur les jeunes et les femmes. Le point sur l’essentiel des points à l’ordre du jour.
Le 19 décembre 2022, la Belgique et la République démocratique du Congo ont signé un nouveau programme de coopération qui investit dans l’avenir de la jeunesse et des femmes congolaises. Outre des projets accompagnant les jeunes dans l’enseignement fondamental, la formation professionnelle, le travail décent et l’entrepreneuriat, le programme se concentre également sur l’accessibilité physique et financière aux soins de santé et sur la lutte contre les violences sexuelles.
En outre, la promotion de l’agriculture durable, la protection des forêts congolaises et la bonne gouvernance sont également des secteurs qui sont en bonne place dans le programme.
Quasiment 50 % de la population congolaise est âgée de moins de 15 ans, et 68 % ont moins de 25 ans. Ce qui constitue un énorme potentiel humain.
Le programme de coopération signé entre les deux États entend donner au plus grand nombre possible de jeunes Congolais l’opportunité de suivre une formation, de décrocher un emploi digne, voire de créer leur propre entreprise.
Quant à l’égalité de genre et les droits des femmes, ils demeurent également une priorité mise en exergue. À cet effet, un soutien renouvelé est accordé aux centres de soins où les femmes victimes de violences sexuelles peuvent se rétablir physiquement et mentalement en toute sécurité.
L’accessibilité aux soins de santé sexuelle et reproductive ainsi que les initiatives qui permettent aux filles et aux jeunes femmes de rester plus longtemps à l’école ou en formation professionnelle font l’objet d’une attention particulière.
Lutte contre la pauvreté
Selon les données disponibles, 57 millions de personnes, soit environ un Congolais sur deux, vivent dans l’extrême pauvreté, avec une survivre tournant autour de 1,20 euro par jour. Pour de nombreuses familles, la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie entraîne encore plus de difficultés à acheter de la nourriture en suffisance ou à payer les soins de santé requis.
La Banque mondiale estime à 50 % la proportion d’enfants congolais souffrant de malnutrition. Aussi, le programme signé souligne la nécessité de contribuer à la mise en place d’un système d’assurance maladie plus performant et de faire bénéficier aux familles d’agriculteurs vulnérables de conseils et une aide sur mesure pour rendre leur exploitation plus respectueuse de l’environnement, plus durable et plus rentable.
Le Congo joue un rôle majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique. En effet, les forêts situées dans le bassin du Congo constituent l’un des plus grands réservoirs de CO2 au monde. L’un des principaux moteurs du déboisement est l’agriculture familiale, des parcelles de nature étant régulièrement brûlées pour faire place à de nouveaux champs.
Aussi, la Coopération belge, qui s’exerce à travers l’agence ENABEL, s’engage à aider à protéger les forêts et à développer une agriculture plus durable et plus efficace.
Neuf provinces bénéficiaires
Une partie du programme de coopération, de plus de 50 millions d’euros par an, met par ailleurs l’accent sur l’amélioration du fonctionnement de la démocratie congolaise et de l’État de droit. Grâce au soutien apporté à la société civile, le peuple congolais participera davantage à la vie politique et il devrait être plus facile pour les citoyens congolais de porter leur voix devant les différentes autorités centrales, provinciales et locales.
Les activités du programme de coopération se déroulent dans neuf provinces congolaises : Tshopo, Sud-Ubangi, Kasaï Oriental, Lomami, Haut-Katanga, Lualaba, Sud-Kivu, Maniema et Kinshasa. Pour rappel, c’est depuis des années que la Coopération belge est présente dans la plupart de celles-ci. Les activités déployées s’avèrent bénéfiques pour plus de 16 millions de Congolais.
Ces dix dernières années, l’appui belge a donné des résultats tangibles 82 000 Congolais ont suivi une formation de base ou une formation professionnelle. Le nombre de filles et de jeunes femmes suivant leur scolarité ou une formation a progressé de 74 %. Plus de 6 millions de personnes ont eu accès à des soins de santé. Plus de 4 500 victimes de violences sexuelles ont trouvé de l’aide dans des centres de soins.
50 000 petites exploitations agricoles ont opéré une transition vers un mode de travail plus respectueux de l’environnement et ont vu leurs revenus augmenter, parfois même jusqu’à 80 %.
La coopération belge également active dans d’autres pays africains
Enabel est l’Agence belge de développement qui exécute la coopération gouvernementale belge. Elle met également en œuvre des actions pour d’autres organisations nationales et internationales. Avec ses partenaires belges et internationaux, Enabel fournit des solutions pour relever des défis mondiaux urgents – le changement climatique, l’urbanisation, la mobilité humaine, la paix et la sécurité, les inégalités sociales et économiques – et pour promouvoir la citoyenneté mondiale.
Avec 2000 collaborateurs et collaboratrices, Enabel gère quelque 170 projets dans une vingtaine de pays, en Belgique, en Afrique et au Moyen-Orient.
Ainsi, elle est présente au Mali, où elle aide à la cogestion pour résoudre des conflits. Au Mali, les zones de pêche sont une ressource clé, mais aussi une source de nombreux conflits.
Mais aussi au Mozambique, où elle concourt à l’amélioration des soins de santé, ou en Guinée, où elle partage l’expérience de la modernisation de l’état civil, en accompagnant les autorités.