En plein conflit avec les Occidentaux, Moscou regarde vers l’Asie. Parmi les invités de choix du Forum économique oriental russe organisé à Vladivostok : la Birmanie.
La Russie et la Birmanie, mis au ban de la communauté internationale, se sont rapprochés ces derniers mois. La Birmanie, pour le putsch militaire qui a renversé le gouvernement démocratiquement élu d’Aung San Suu Kyi en février 2021, et la Russie, pour son invasion de l’Ukraine, sont isolés sur la scène internationale et confrontées à des sanctions occidentales. Autant faire cause commune, se sont empressés de conclure les deux États pestiférés.
Moscou met le cap sur l’Asie du Sud-Est pour y trouver de nouveaux marchés et Naypidaw a besoin de livraisons d’armes russes. « On dirait que vous n’êtes pas le leader de la Russie, mais le leader du monde », s’est félicité le chef de la junte birmane à l’adresse de Vladimir Poutine qui, lui, a fait l’éloge des bonnes relations entre les deux pays, qualifiant la Birmanie de « partenaire fiable».
Soutien aux efforts de la junte
Déjà au mois de juillet, le général Min Aung Hlaing s’était rendu « en visite privée » à Moscou pour y rencontrer des responsables du secteur nucléaire et de l’agence spatiale Roscosmos.
Le mois suivant, c’était au chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov de fouler le sol de la capitale birmane et de promettre son soutien aux efforts de la junte pour « stabiliser » la Birmanie et organiser des élections l’an prochain. Un scrutin que les Etats-Unis ont déjà qualifié de « simulacre électoral », dans ce pays plongé dans le chaos et une guerre civile depuis le putsch militaire.