Michael Sergueïvitch Gorbatchev est le dernier président de l’Union des Républiques soviétiques socialistes, l’URSS, état né à la suite de la Révolution russe de 1917, qui mit fin au règne des Tsars.

L’URSS se constituait de 15 républiques dont les plus importantes et les plus connues sont les républiques soviétiques socialistes de Russie, d’Estonie, de Lettonie, de Lituanie, d’Abkhazie, de Géorgie… Elle est un état fédéral transcontinental à régime communiste, qui va exister du 30 décembre 1922, date de sa création, à sa dissolution en 1991.

L’URSS sera, durant toute son existence et, de manière plus particulière depuis la fin de la seconde guerre mondiale, une superpuissance politique, militaire et économique opposée à l’autre superpuissance, les Etats-Unis, dans le contexte de ce qui a été appelé « la guerre froide ».

Cette situation d’antagonisme philosophico-idéologique irréductible se caractérise, notamment, par l’érection du « Mur de Berlin », qui sépare le monde en deux blocs, avec, à l’ouest, le système capitaliste des États-Unis et de ses alliés européens et canadiens, et, à l’est, les pays communistes du bloc soviétique, parmi lesquels la Yougoslavie, la Tchécoslovaquie, la Bulgarie…    

Perestroïka et chute du Mur de Berlin

Michael Gorbatchev est donc le dernier président de ce pays, à partir de 1985 jusqu’à sa dissolution en 1991. C’est un démocrate perdu dans un système qui pourrait être qualifié d’autoritaire et même, pour certains, de totalitaire.

Ce fils de paysan, né en 1931, a gravi tous les échelons du parti communiste et qui, après sa prise de pouvoir, va chercher à apporter des changements, de l’intérieur du système, dans le cadre de réformes visant la libéralisation économique, culturelle et politique. Ces réformes sont connues sous les noms de perestroïka et glasnost.

Mais assez rapidement, il est dépassé par le cours des événements et perd la maîtrise de ce qu’il a lui-même déclenché. Il démissionne, ce qui marque le point final de la dislocation de l’URSS. Deux ans plus tôt, en 1989, la chute du Mur de Berlin symbolisait la chute des régimes communistes en Europe de l’est et la fin de la guerre froide.

Il est clair que la chute de ce mur, qui augure la future réunification des deux Allemagne, n’aurait pas pu se réaliser si Gorbatchev n’avait pas rejeté la doctrine Brejnev qui définit et limite, en 1968, la souveraineté des États satellites de l’Europe de l’Est et dispose que si l’un des États prend des orientations qui risquent de compromettre la cohésion de l’ensemble du bloc socialiste, les autres sont supposés réagir.

Le recours à la force, en 1968, pour mettre fin aux velléités et tentatives de changements observées en Tchécoslovaquie et connues sous la dénomination de Printemps de Prague, se fonde sur cette doctrine Brejnev. 

Ce que l’histoire retiendra
 
Michael Serguevueïtch Gorbatchev s’en est allé le 30 août 2022. La question aujourd’hui est de savoir quelle image l’homme laisse à la postérité.

En Russie et dans certains autres pays de l’ancienne Union soviétique et du bloc communiste, il existe certainement des rancœurs à l’endroit de celui qui a fait perdre à la grande URSS la lutte pour la prééminence idéologique, qui l’opposait au monde capitaliste.
Le fait qu’aucun deuil national n’ait été décrété, le caractère extrêmement modeste de la cérémonie funéraire, qui s’est traduit par une petite gerbe de fleurs du Président Poutine, sont des signes révélateurs.

En Occident par contre, il jouit d’un prestige indéniable, et cela se comprend aisément. Le Prix Nobel qu’il a obtenu en 1990 n’est pas un fait anodin. Citons enfin le témoignage de l’ancien conseiller du président François Mitterrand, Jacques Attali, tiré d’une interview sur franceinfo : « Michael Gorbatchev restera dans l’Histoire comme l’homme qui a tenté de transformer une dictature en démocratie », reconnaît-il.

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