Ils étaient musiciens, chanteurs, danseurs, acteurs de cinéma, humoristes… Ils se sont manifestés l’espace d’un matin. Certains sont partis trop jeunes, d’autres de manière trop inattendue.
Ils étaient Américains, Français, Anglais, Sud-africains, Congolais de RDC et d’en face, Togolais, Latino-américains. Ils étaient de tous pays et n’avaient qu’une et même nationalité : artiste.
Quelques noms pour les identifier: Buddy Holly, Eddy Cochrane, Marylin Monroe, Otis Redding, Jimi Hendrix, James Dean, Bob Marley, Bavon Marie-Marie, Bella Bellow, Mike Brant, Jason Statham, Lucky Dube, Coluche, Thierry Le Luron ou même Michael Jackson.
Les causes de ces départs inopinés sont multiples, notamment un accident, un assassinat, une maladie, une overdose, un suicide… Dans ce texte, découvrons juste quatre d’entre eux. Honneur à la gente féminine ?
Bella Bellow, un cadeau du Togo à l’Afrique et au monde
Elle a une double origine, nigériane et ghanéenne. Elle est la fille aînée d’une fratrie qui compte sept enfants. Très tôt, elle participe à des manifestations culturelles et artistiques, où ses talents de chanteuse sont appréciés.
Elle prend goût aux musiques et danses traditionnelles.
Elle associe études et carrière artistique naissante et, après ses études primaires, entreprend une formation en secrétariat ; elle étudie aussi le solfège.
En 1965, elle chante à l’occasion de la fête de l’indépendance du Dahomey, le futur Bénin, et sa participation au Festival mondial des Arts nègres à Dakar, en avril de l’année suivante, lui vaut une première reconnaissance internationale.
Bella Bellow va rencontrer le Togolais Gérard Akueson qui, plus tard, deviendra l’imprésario de la grande chanteuse RDCongolaise Abeti Masikini. Akueson organise autour d’elle une équipe où l’on compte du beau monde. A la guitare le Français Slim Pezin, qui a travaillé notamment avec Michel Sardou, Sylvie Vartan, Johnny Halliday, Charles Aznavour.
Au clavier et à l’arrangement Manu Dibango, saxophoniste camerounais, le créateur de la chanson Soul Makossa qui va faire la conquête des Etats-Unis et dont Michael Jackson va s’inspirer dans l’une de ses chansons.
Bella Bellow se produira au Festival panafricain d’Alger, où elle rencontrera la Sud-africaine Myriam Makeba, qui vient de se faire connaître au monde avec la chanson « Pata Pata ».
Après une production à l’Olympia de Paris, salle de spectacle mythique où ont évolué tous les grands, elle parcourt l’Europe, les Antilles et l’Amérique latine. Elle fait connaître au monde ses chansons Zélié, Blewu, Rockya, Lafulu.
Le 10 décembre 1977, alors qu’elle n’a que 27 ans, elle trouve la mort dans un accident de circulation, au moment où elle s’apprêtait à rejoindre Manu Dibango. Elle était mariée et mère d’une fille.
Otis Redding, une voix ! Une bête de scène !
Otis Redding, chanteur afro-américain de Soul et de Rhythm and Blues, a écrit la chanson « Respect », dont Aretha Franklin fera un hit planétaire et un des plus beaux succès de tous les temps. Peu avant sa mort, il signera encore un chef d’œuvre, « The dock of the bay ».
En 7 ans de carrière, Otis Redding parvient à conférer à la Soul music négro-américaine une envergure universelle. Le 10 décembre 1967, il meurt dans le crash de son jet privé. Il avait 26 ans. Il est classé 8ème meilleur chanteur de tous les temps, selon le magazine Rolling Stone.
Lucky Dube, ou, le prix d’une limousine Chrysler 300 C
Il nous vient d’Afrique du Sud, ce chanteur reggae, dont les chansons rappellent aussi bien Bob Marley, dont il s’est fortement inspiré, que Jimmy Cliff et l’Ivoirien Alpha Blondy.
Né en août 1964, Lucky Dube a été élevé par sa grand-mère, ses parents s’étant séparés très tôt. C’est elle qui lui donne le nom de Lucky, « chanceux », parce que, dès sa naissance à l’âge de quelques mois, il a dû se battre contre une maladie grave. Mais aussi, parce qu’il est né après une série de fausses couches de sa maman.
Lucky est un chanteur engagé contre l’exclusion et la ségrégation. C’est un rasta man d’un genre particulier, qui ne fume ni ne boit. De sa belle discographie, les titres « Prisoner » et « Together as one » sortent du lot. Il a chanté en duo avec Peter Gabriel, Celine Dion, Sting.
Il est 20 heures, ce 18 octobre 2007, quand a lieu une tentative de vol de sa voiture, une Chrysler. Il résiste, il est touché par trois balles et meurt sur le coup. Son fils de 16 ans et sa fille de 15 ans sont présents.
Appréhendés, quelques jours plus tard, ses assassins déclarent qu’ils ne savaient pas que c’était Lucky Dube ! Il avait 43 ans.
Jimi Hendrix, le virtuose de la guitare
Le guitariste et chanteur James Marshall Hendrix, communément appelé Jimi Hendrix, est né en novembre 1942, à Seattle, aux Etats-Unis. Sa carrière n’a duré que quatre ans, de 1966 à 1970. Mais sa maîtrise de la guitare électrique était telle qu’en 2011, quarante ans après sa mort, le prestigieux magazine Rolling Stone le positionne à la première place dans le classement des 100 plus grands guitaristes de l’Histoire.
La particularité de Jimi Hendrix est certainement sa relation avec son instrument de travail, une Fender Stratocaster, qu’il jouait parfois avec ses dents, debout ou couché sur le dos. Il est arrivé souvent à Jimi Hendrix, guitariste gaucher, d’emprunter une guitare de droitier et de jouer avec les cordes telles quelles. Les techniciens apprécieront l’exploit.
Accompagné de Noel Redding à la guitare basse et de Mitch Mitchell à la batterie, Jimi Hendrix et son groupe, The Jimi Hendrix Experience, larguent le hit « Hey Joe », chanson populaire remixée en décembre 1966. Une dizaine de jours plus tard sort « Purple Haze ». Le troisième single « The Wind Cries Mary » atteint les sommets.
Pendant sa courte carrière, Jimi Hendrix rencontrera les plus grands artistes musiciens et se produira avec nombre d’entre eux : Sam Cooke, Ike and Tina Turner, les Isley Brothers, Little Richard, Curtis Knight, Steve Winwood, Jim Morrison…
Le témoignage d’Eric Clapton, qui est considéré, à l’époque, comme le meilleur guitariste de Blues anglais, est éloquent : « Il a joué la guitare avec les dents, derrière la tête, allongé par terre, en faisant le grand écart et d’autres figures. C’était stupéfiant et génial musicalement, pas uniquement un vrai feu d’artifice à contempler (…). J’ai pris peur, car juste au moment où on commençait à trouver notre vitesse de croisière, voilà qu’arrivait un vrai génie ». No comment !
On ne peut parler des prestations scéniques de Jimi Hendrix sans mentionner son interprétation de l’hymne national américain, véritable point d’orgue du festival de Woodstock, qui a été un moment exceptionnel de communion pour tous les amoureux de la musique, tenu en août 1969 à White Lake, dans l’Etat de New York.
La vie de Jimi Hendrix, en dehors de la scène, n’a pas été très glorieuse. Sa mort, le 18 septembre 1970, non plus. Il n’en sera pas fait mention ici, par respect pour ce grand artiste.
Des hommages ont été rendus à Jimi Hendrix, parmi lesquels celui-ci, extrêmement original : un astéroïde a été nommé en son nom. L’artiste ne meurt pas, comme le dit un adage populaire.