Le président sénégalais Macky Sall a jeté un pavé dans la marre lors du 7ème forum sur la paix et la sécurité en Afrique. L’hôte du forum n’a pas manqué d’interroger sur la problématique des forces de maintien de la paix en Afrique.

Le chef de l’État sénégalais pose une lancinante question dont la réponse se trouve dans le choix des partenaires impliqués dans ces opérations de maintien de la paix avec, en sous-main, la préservation de leurs intérêts économiques plutôt que la sécurité des populations.
Un forum de plus, toujours sur l’Afrique, pourrait-on dire. Le forum sur la paix et la sécurité en Afrique, 7ème du genre a refermé ses portes dans la capitale sénégalaise.

Les forumistes ont « jasé » sur les problèmes sécuritaires du continent sans pouvoir éviter les tueries dans le Sahel, ni faire respecter un cessez-le-feu entre l’Erythrée et l’Ethiopie, encore moins, soulager les victimes des attaques terroristes au Sahel.

Case départ pour une Afrique qui peine à trouver ses marques dans un monde où le souci premier des Etats est la préservation de leurs intérêts en lieu et place de ceux de la population.
L’Afrique, continent riche comme Crésus, est toujours à la traîne. Les multinationales créent les conflits ou les alimentent, dans l’unique but de faire du profit. Les conflits perdurent sur le continent. Ils augmentent au même rythme que les missions de maintien de la paix.

Et, personne ne pipe mot. Fort de ce constat, certaines voix essaient d’interroger à demi-mot sur la réelle efficacité desdites missions. D’autres le font bruyamment.
Au forum de Dakar, le président Macky Sall a « essayé » de poser la problématique : « Il nous faut interroger les doctrines des opérations de la paix en Afrique ». Il explique : « Elles sont 7 sur le continent avec plus de 75 000 soldats. Mais le défi sécuritaire persiste ».
Alors, comment comprendre cet état de fait ? Quels sont les vrais enjeux des missions de la paix sur le continent ? Qui fait quoi, où, comment et pourquoi ?

Alimenter le marché des armes et préserver les intérêts des puissances économiques

Lorsqu’on fouille un peu, on est surpris par l’hégémonie d’un pays occidental sur les missions de maintien de la paix sur le continent. Selon les chiffres de l’ONU, en effet, le Département des opérations de maintien de la paix – dirigé par Jean-Pierre Lacroix – déploie aujourd’hui 12 opérations de maintien de la paix, dont 6 en Afrique.

Depuis leur création en 1948, 71 opérations ont été déployées à travers le monde. Avec la multiplication des menaces à la paix, les effectifs des opérations de maintien de la paix ont fortement augmenté: alors que les Casques bleus étaient 12 000 en 1996, et 20 000 en 2000, ils sont plus de 95 000 en 2021.

Les plus importantes missions, en termes d’effectifs totaux déployés, comprenant le personnel militaire, policier et civil, sont: la MINUSS au Soudan du Sud avec 18 046 effectifs déployés ; la MONUSCO en République démocratique du Congo avec environ 16 537 effectifs déployés ; la MINUSMA au Mali avec 15 207 effectifs déployés ; la MINUSCA en République Centrafricaine avec 14 293 effectifs déployés.

A la lumière de ces informations, l’on découvre le pays occidental qui est le socle de ces missions de paix. Comble d’ironie, le responsable de ces missions de paix à l’ONU est un diplomate français. En rappel, « la France est le 3ème plus gros exportateur mondial d’armement avec 7,9% des ventes totales dans le monde, soit une hausse de 72% par rapport à la période 2010-2014 » selon le journal Le Parisien.

Publicité