Dans les esprits, le secteur dit « social et solidaire » n’est pas synonyme de création de richesses. Pourtant en Afrique, ces entreprises tournées vers ces secteurs contribuent notamment aux avancées dans l’éducation, la santé, l’inclusion financière. Certains n’hésitent pas à s’investir dans ces domaines, convaincus de leur portée sociale, mais aussi économique.

« Chaque matin quand je me lève, ma motivation, c’est de changer concrètement la vie à travers des projets concrets qui se réalisent sur le terrain », dit Selima Mechkene, une jeune femme dynamique. Elle a étudié au Canada, travaillé à l’international. Elle est rentrée récemment dans son pays, la Tunisie, pour s’investir dans le projet de pépinière urbaine.

« C’est un projet dont l’objectif est la réappropriation et le réaménagement des espaces publics dans des quartiers défavorisés en Tunisie, mené par les habitants pour les habitants », explique la femme.

Les besoins ont été identifiés lors d’un diagnostic participatif. Et pour Selima Mechkene, son objectif est de faire aboutir les projets pour transformer les quartiers.

« Cela peut être à travers des ateliers de formation sur tout ce qui peut être plan d’affaires, stratégies de marketing, évaluation de projets, mais aussi un accompagnement technique avec le recrutement d’experts comme des architectes, des urbanistes, des décorateurs pour mettre en œuvre ces projets sur le terrain », poursuit Selima Mechkene.

Andreata Muforo est zimbabwéenne, installée au Kenya. Diplômée de la Stanford Graduate School of Business, son truc à elle c’est la finance. Elle est collaboratrice dans un fonds d’investissement tourné vers l’Afrique, dans des secteurs qui peinent à trouver des soutiens financiers.

Ces entreprises particulières ne peuvent pas obtenir de prêts dans les banques parce que lorsque vous vous adressez à une banque pour rechercher des capitaux, ce qu’elle veut, c’est une garantie, elle veut des actifs. Mais ces entreprises n’ont pas de capital. Les banques veulent une entreprise rentable. Mais ces entreprises en sont encore au début de leur développement, elles ne font donc pas encore de profit et ne sont donc pas viables pour une banque.

Des secteurs aux investissements financiers jugés plus risqués, mais aux impacts bien plus importants pour Andreata Muforo. « Notre fonds recherche des entrepreneurs en Afrique qui créent des entreprises et pénètrent de grands marchés en mal d’investissements comme la santé, l’éducation, les services financiers et qui utilisent la technologie.

Dans ce modèle de business, vous pensez à l’avenir. Vous vous demandez à quoi va ressembler le monde dans le futur », décrit-elle. Et pour Andreata Muforo, investir dans des secteurs sociaux n’est pas synonyme de perte. Une des entreprises dans lesquelles elle a investi il y a quatre ans vient de lever 200 millions de dollars et a été valorisée à hauteur de 1,5 milliard de dollars.

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