Juste après la clôture, le dimanche 31 octobre, du sommet du G20 à Rome, en Italie, le président Félix Tshisekedi s’était envolé pour Glasgow en Ecosse, où il devait participer, aux côtés d’autres grands du monde, à la 26ème Conférence des Parties des Nations unies sur le changement climatique (COP26), du 1er au 14 novembre 2021.

Le président Jo Biden entouré par les présidents F. Tshisekedi à g. et Ali Bongo à dr. (Photo : desknature.com)

Ce grand rendez-vous sur le climat était présenté comme celui de la dernière chance pour tenter d’enrayer le réchauffement climatique et ses effets dramatiques. La COP26 était appelée à prendre des mesures drastiques, par rapport aux engagements pris à Paris et réaffirmés au sommet du G20, visant à limiter la température à 1,5 degré et réduire les émissions de gaz à effet de 50-52% d’ici 2030.

Le président Tshisekedi présente la RDC comme le « pays solution »

Le chef de l’État congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a plaidé, le 2 novembre 2021 à la tribune de la COP26 à Glasgow, ouest de l’Écosse, pour la prise en compte de la RDC en tant que « pays solution » à la crise climatique du monde.

Félix Tshisekedi, président en exercice de l’Union Africaine, a prononcé à cette occasion un discours historique devant les grands du monde réunis pour débattre et proposer des solutions au dérèglement climatique. « La RDC est un pays solution à la crise climatique », a-t-il souligné.
« Pays solution », cette expression forte a frappé l’esprit des experts préoccupés par le dangereux réchauffement climatique observé depuis des années et qui occasionne déjà des catastrophes irréversibles à travers le monde.

Le président Tshisekedi a relevé que grâce à la sauvegarde de ses richesses naturelles, la RDC constitue un atout indispensable pour pallier aux problèmes liés au climat.
« La République démocratique du Congo, mon pays, avec ses massifs forestiers, ses tourbières et ses ressources en eau et en minerais stratégiques, se présente comme le pays solution à la crise climatique. C’est pourquoi j’appelle les leaders et décideurs du monde entier à agir ensemble, main dans la main, afin que nous puissions protéger ce patrimoine naturel essentiel à la survie de l’humanité », a martelé le chef de l’État congolais.
Avec ses 47% des forêts de l’Afrique, la République démocratique du Congo abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde après l’Amazonie, au Brésil. Plus encore, cette forêt, la forêt equatoriale, est considérée comme « le poumon du monde » grâce à sa capacité phénoménale à la rétention des gaz à effet de serre.

Le président de l’UA pour plus de flux financier en faveur du continent

En marge de la COP26 s’était tenu, au lendemain de l’ouverture de ce rendez-vous climatique, le sommet sur l’accélération de l’adaptation en Afrique, co-organisé par la Banque Africaine de Développement (BAD) et le Centre Mondial pour l’adaptation.
C’est en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine que le chef de l’État congolais a ouvert les travaux de ce sommet. À cette occasion, il a épinglé l’insuffisance du flux financier actuel en direction de l’Afrique pour l’adaptation, en totale inadéquation avec les besoins et les urgences.
« Pour un continent qui contribue à hauteur d’environ 3% des émissions de gaz à effet de serre, l’Afrique ne peut pas être livrée à elle-même pour en gérer les effets de plus en plus néfastes », a regretté le président Félix Tshisekedi.

Constant défenseur de la cause africaine en matière de financement de l’adaptation et de l’atténuation, il a estimé que « la lutte contre le changement climatique ne peut être gagnée si elle n’est pas gagnée en Afrique ».
Aussi faut-il s’atteler, à son avis, à mobiliser les ressources financières en vue de soutenir les Etats africains se trouvant sur la ligne de front du changement climatique.   

Parlant du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique, élaboré et mis en œuvre conjointement par le Centre mondial pour l’adaptation et la Banque africaine de Développement, il a expliqué que ce programme concerne l’essentiel des besoins de l’Afrique en matière de changement climatique. Ledit programme, a-t-il précisé, entend mobiliser 12,5 milliards de dollars en plus des 12,5 milliards déjà engagés par la Banque africaine de Développement.

Les organisations de défense du climat quelque peu sur leur faim

Le Sommet sur le climat s’est clôturé le 14 novembre, sur un accord mi-figue mi-raisin, à en croire les réactions enregistrées de la part des organisations de défense du climat. L’accord présenté est jugé non-contraignant et ne limite pas à 1,5° la hausse de la température telle qu’escomptée, s’indignent-elles.

Par ailleurs, l’accord ne mentionne aucune offre chiffrée comme aide aux pays pauvres. Mais une lueur d’espoir pointe tout de même à l’horizon avec la fin du charbon. Une élimination progressive a, en effet, été clairement  définie.
Un autre reproche formulé par les organisations concerne le fait que les responsables réunis à Glasgow caressent un peu Pékin, dans le sens que le texte final mentionne des « circonstances nationales particulières » à l’égard de la Chine, pourtant pollueuse essentielle de la planète avec la Russie.

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