Agostino Neto 

Poète – Président Né le 21 septembre 1922 près de Luanda, Agostino Neto fut à la fois médecin, homme d’action, père de l’indépendance de l’Angola et l’un des plus grands poètes de l’Afrique. Premier président de l’Angola, il est mort le 10 septembre 1979 des suites d’une opération chirurgicale. • Sa vie ? Mais ce fut une grande épopée. • Ses poèmes ? Plus beaux les uns que les autres. • Son cœur ? Tendresse. • Sa pensée ? Une performance d’interrogations. • Son amante ? Seulement la justice. • S’il n’eût été juste et poète, • S’il n’eût été qu’un cœur sensible, • S’il n’eût été qu’un homme, on ne l’aurait pas pleuré. Mais c’était la mémoire d’une foi, la foi en la renaissance de l’Angola.

Peter Tosh

Né le 9 octobre 1944 en Jamaïque, Peter Tosh est l’un des membres fondateurs des Wailers le groupe le plus célèbre de reggae. Après avoir assuré les harmonies vocales, tenu la guitare solo et composé pour ce groupe, Peter Tosh entame sa carrière solo en 1974. Avec un son reggae heavy et rebel il sillonne le monde avant d’être assassiné le 11 septembre 1987 à Kingston à cause de ses idées engagées. Dread il était pour un idéal. Tout le monde veut aller au ciel mais personne ne veut mourir. Tout le monde réclame la paix. Je ne veux pas de paix mais l’égalité et la justice. Cool il était pour un idéal. Ne te tourmente pas à cause des malfaiteurs ni ne sois envieux des ouvriers de l’injustice car ils seront bientôt fauchés comme le foin et ils se faneront comme l’herbe. Conquérant il était pour la fraternité. Ne t’inquiète pas d’où tu viens qu’importe ta nationalité, Africaine est ton identité. Qu’importe ta couleur, tu ne seras pas rejeté Qu’importe ta religion, c’est de la ségrégation. Tu es Africain ! Aussi dangereux qu’une lame de rasoir sur pied de guerre il était. Qui voulait vivre devait bien le traiter. Aussi durement que des poings ses chansons frappaient au visage des faux dieux.

Steve Biko

Ré-ouvre le temps Né en 1946 et assassiné par la police sud-africaine le 12 septembre 1977, Steve Biko fut le fondateur du mouvement Black Consciousness et du South African Students Organisation. Son assassinat a indigné la communauté internationale. « Mon peuple, récupère ta parole, ré-ouvre les temps et saisis le vent nouveau qui souffle avant qu’il ne soit trop tard. Contre le mensonge semé, levé, marche. Comme le torrent gronde ; Marche, marche. Poings fermés. Mieux vaut vivre un jour debout que mille ans couché » Ainsi parlait Biko l’enfant de l’Afrique.

Ruben Um Yobe

MPODOL Né en 1913 Ruben Um Yobe président et fondateur de l’UPC, fut l’initiateur de la lutte du peuple camerounais pour la réunification et l’indépendance nationale. Il sera assassiné le 13 septembre 1958 par les forces coloniales. Quand il parlait on l’écoutait émerveillé. Claire et juste sa parole coulait de son cœur. Dans son pays on l’appelait Mpodol, c’est-àdire le porte-voix de ceux qui n’ont pas la voix. Dans tout le Cameroun on le portait à cœur pour son intégrité. Pour le corrompre on avait même essayé les femmes. On n’y arrivera pas. Au prix de sa vie il défia jusqu’au bout les voleurs de terres et d’âmes. De son sang écarlate il teint le drapeau du Cameroun. Il est de ceux à qui on ferme les yeux mais qui restent en éveil.

Pierre Mulele

Comme un sein stérile Né en 1929 dans le Bandundu (en RDC) et exécuté par le régime zaïrois en 1968, Pierre Mulele fut un compagnon de Lumumba. Après l’assassinat de celui-ci, il reprend le flambeau de la résistance, et anime une guérilla paysanne dans le pays qui connaît son apogée en 1964, avant de s’essouffler. Il a la bravoure et la noblesse du lion, l’élan et la vigilance de la panthère, l’astuce du renard et la vitesse d’attaque du loup. C’est un bon guerrier. Armé d’une interrogation, il hante les forêts du Congo : « Si on égorge un juste et que ses bourreaux jettent son cadavre dans la boue, te tairas-tu ou te mettras-tu en colère ? » Pour ressusciter Lumumba il hante les forêts du Congo : « Si tu vois que dans ton pays on y traite l’homme d’honneur avec mépris, quitte ta maison et prends le maquis. La révolte est alors comme une terre féconde et la soumission comme un sein stérile. »

Sekou Touré

La Guinée vote « NON » Le 28 septembre 1958, la Guinée vote « Non » au référendum sur la « Communauté française » proposé par le pouvoir colonial. Ce vote va ouvrir la voie des indépendances africaines. L’artisan de ce Non est un ancien syndicaliste du nom de Ahmed Sekou Touré. Noir dans sa robe blanche, Sekou Touré martèle chacun de ses mots, échos d’une Afrique humiliée réclamant sa dignité : « Nous avons un indiscutable besoin, celui de notre dignité. Et il n’y a pas de dignité sans liberté. Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage. » A ses côtés, pâle, fatigué, le général de Gaulle est touché par les rafales d’acclamation qui montent du fond de la salle. La Guinée d’accord avec Sekou Touré votera « Non » au référendum.

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